cibar(r)e [sibɑ:ʀ] 🔊 n. m.
1.◆ Marqueur à la cible, personne chargée d’indiquer au moyen de petites rondelles de
papier de différentes couleurs, fixées au bout d’une baguette, l’emplacement des coups
qui, au tir à la carabine, ont atteint la cible. Un cibar(r)e a été accidentellement atteint par une balle lors du concours de tir*. ⇒ abbaye ; ciblerie ; tir.
1 « Compagnie des Mousquetaires, Corcelles-Cormondrèche, cherche des CIBARES / Âge minimum 18 ans. Débutants acceptés. » Courrier du Vignoble, 4 mars 1980.
2 « Samedi, la Fédération suisse des cibarres a tenu ses assises annuelles à Boécourt. […] Le cibarre joue un rôle important dans l’organisation de manifestations de tirs*, cantonaux* ou fédéraux*. C’est lui qui s’occupe de l’entretien des “cibleries*”, des cibles (il rebouche les trous que font les balles) et compte les points réalisés
par les tireurs. » L’Impartial, 16 février 1982, p. 25.
3 « On a aménagé aussi le Stand, c’est-à-dire le lieu d’où l’on tire, comme le précise
un écrit de l’époque, et il est immense : il donne sur 55 cibles situées à 180 mètres
[…] et où l’on a multiplié les précautions pour assurer la sécurité des “cibares”. » L’Hebdo, 9 septembre 1993, p. 99.
↪ V. encore s.v. tir I 1.
◇ Chef cibar(r)e n. m., chef d’un groupe de cibar(r)es.
4 « Le comité de la société est constitué de la manière suivante pour l’année en cours :
[…]. Manque encore un chef cibarre et un moniteur de jeunes tireurs. » Le Pays, 4 février 1977, p. 5.
5 « À la suite de la démission du titulaire, la Municipalité met au concours le poste
de chef cibarre pour le stand du Fayez. » L’Est vaudois, 26 février 1977, p. 6.
2.◆ Tireur faisant partie d’une société de tir*.
6 « Si le festival des vieilles cibles a un côté folklorique, il puise son essence principale
cependant dans sa [sic] lutte sportive que se livrent les cibarres pour s’attribuer le titre tant envié de roi* du tir. » Nouvelliste et Feuille d’Avis du Valais, 23 août 1977, p. 9.
Remarques. Les glossaires du xixe s., Pier et GPSR écrivent le mot avec un seul r, mais la littérature et la presse fournissent de nombreux exemples de la variante
à double r. — Les équivalents du français de référence marqueur et chef marqueur sont aussi attestés en Suisse romande, parfois en apposition avec le terme suisse
romand (« M. Ch. W. compte déjà vingt ans d’activité comme chef marqueur “cibare” de la place* d’armes de Sion. » Nouvelliste et Feuille d’Avis du Valais, 24 octobre 1972). — Le terme de cibar(r)e s’oppose à celui de secrétaire n. m., désignant les personnes ayant pour tâche de relever par écrit le pointage des participants
aux concours de tir (« Le Tir* cantonal* neuchâtelois 1981 […] engage Cibarres (Fr. 90.– par jour + dîner*) / Secrétaires (Jeunes gens de 12 à 16 ans) / 1/2 journée Fr. 20.–. Journée complète Fr. 40.– + dîner*. » Feuille d’Annonces du district de Boudry, 10 avril 1981). — Le marquage manuel est aujourd’hui de plus en plus remplacé par
des systèmes automatiques.
Localisation. Au sens 1, 〈Suisse romande〉 ; au sens 2, 〈Canton du Valais〉 (l’ex. cité ci-dessus 2, également cité dans GR 1985, y est utilisé à tort pour illustrer
le sens 1).
Commentaire. Première attestation : 1728 (v. GPSR). Emprunt du français régional au mot dialectal
sibā̩r(ǝ), de même sens, dér. (suff. -ator) formé sur le type cib(l)e par analogie avec le mot dialectal tsigārǝ, de même sens (de l’all. Zeiger n. m. “celui qui montre”, employé dans le même contexte).
Bibliographie. GaudyGen 1820, 1827 ; GuilleDial 1825, p. 44 ; HumbGen 1852 ; CalletVaud 1861 ; GrangFrib
1864 ; BonNeuch 1867 ; LittréSuppl ; WisslerVolk 1909 ; Pier, PierSuppl ; Lar 1929 ;
Lar 1960 ; FichFrBE, n° 100 (mai 1961) ; GPSR 4, 61b-62a ; FEW 17, 30a, scheibe 2 ; IttCons 1970 ; TLF 5, 794a s.v. cible Rem. ; SchüleListeLar 1978 ; Lar 1979 ; PLi 1981-1988 ; Alpha 1982 ; GR 1985 ; Lexis 1992
(où la marque « milit. » est à biffer) ; OffScrabble 1995 ; GR 2001.
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