trâlée [tʀɑ:le:] n. f. (parfois tralée)
◆ Grande quantité, longue suite (de personnes, d’animaux ou de choses). Une trâlée d’enfants, une ribambelle d’enfants. ⇒ bourrée 3 ; crachée 2 ; craquée 2.
1 « Il y avait toute une trâlée de gamins qui attendaient* sur le train. » Enq. CD/II, 1975-1981 (NE Cortaillod).
2 « Il y a de faux fédéralistes*, comme Denis de Rougemont et bien sûr une tralée de gauchistes. » Tribune de Lausanne, 24 janvier 1982.
3 « Cette année, il y a une tralée de fruits au jardin. » CuenVaud, 1991, p. 169.
Commentaire. Première attestation en SR : 1827. Ce type lexical (qui se présente aussi, en France,
sous la variante trôlée) est donné comme « vx ou région. » par TLF, qui propose comme localisation « notamment Ouest et Canada ». Il est aussi connu en SR (bien que rare à l’écrit) ; on l’a en outre relevé dans
les créoles de la Réunion et des Seychelles. Une pareille répartition géographique
laisse supposer qu’il a probablement connu en français populaire une vitalité plus
grande que ce que les dictionnaires laissent entrevoir. Il s’agit d’un dér. de frm. trôler v. intr. “aller de-ci de-là”, fam. ou pop., attesté régulièrement depuis le xviie s. (v. FEW 13, II, 174a, *tragulare 2 a α) mais aujourd’hui vieilli.
Bibliographie. GaudyGen 1827 ; PeterCacol 1842 ; « t. vaudois et fribourgeois » HumbGen 1852 (> SnellGen 1960 ; DumontGen 1983) ; Pier ; Schoell 1936, p. 90 ; FEW 13, II, 175b, *tragulare 2 b α ; MassignonAcad 1962 ; ChaudRéun 1974 ; D’OffLionnSeych 1982 ; Had 1983 ; RézeauOuest
1984 ; DFQPrés ; CuenVaud 1991 ; TLF s.v. trôler Rem. (qui néglige de renvoyer à DFQPrés) ; ThibQuébHelv 1996, p. 345-346 ; « Canada » PLi 1998.
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