attendre (sur) v.
◆ Attendre sur quelqu’un, sur quelque chose, attendre quelqu’un, quelque chose.
1 « Il y a un quart d’heure que j’attends sur toi. » Enq. CD/II, 1975-1981 (FR La Roche).
2 « J’ai dû attendre sur lui toute une demi-heure. » Enq. CD/II, 1975-1981 (BE Tavannes).
3 « Il ressent le besoin de s’échapper, il attend sur les vacances. » Radio SR, 17 juillet 1976.
4 « Rock’n Roll / Messieurs ! / Filles cherchent partenaires, elles attendent sur vous. / Vendredi : avancés 20h30 / Vendredi : débutants 19 heures. » Nouvelliste et Feuille d’Avis du Valais, 24 janvier 1978, p. 25.
5 « Nous n’avions pas besoin d’attendre sur le choix de la Suisse pour nous rassurer. » Le Matin, 2 juillet 1992, p. 21.
↪ V. encore s.v. trâlée.
◇ (Par adverbialisation) Attendre dessus, là-dessus.
6 « J’attends là-dessus [en parlant d’un objet dont on a un urgent besoin]. » Enq. CD/II, 1975-1981 (BE Moutier).
7 « Mme X. attend dessus [attend cette commande]. » Vendeuse de grand magasin, 1977 (VD Lausanne).
Remarques. L’emploi du français général attendre qn, qch. est plus fréquent en Suisse romande, mais le recours à la préposition marque, selon
plusieurs témoins, une nuance d’impatience. Il permet en outre de mettre l’accent
sur l’objet à l’aide de la forme forte du pronom (cf. « j’attends sur lui » vs. « je l’attends ») ; ce procédé rappelle la tournure du français populaire j’attends après lui, après ça, etc. (v. GPSR 2, 93a).
Commentaire. Attesté depuis 1747 (NE La Chaux-de-Fonds, v. Pier ; aussi relevé dans FrêneJournal,
1789, dans une traduction de l’allemand) ; généralement tenu pour germanisme, calqué
sur l’all. warten auf et darauf warten (suissal. warten uf et druf warte) ; v. GPSR 2, 93b et Redard 1954. La tournure attendre là-dessus pourrait en outre avoir subi l’influence du fr. compter là-dessus, qui apparaît dans des contextes similaires. Le français d’Alsace connaît (ou a connu)
les mêmes emplois, par calque des constructions correspondantes en dialecte alsacien
et en allemand (attesté depuis mil. xixe s., v. WolfFischerAlsace). La construction attendre sur s’est étendue au français régional de Franche-Comté (« courant à Ronchamp » J.-P. Chambon, comm. pers.) ; on la relève aussi à Metz, en 1936, comme héritage de l’allemand.
Bibliographie. PludFranç 1890, p. 25 ; Pier ; « extrêmement fréquent » RobillotMetz 1936, p. 54 ; GPSR 2, 93a s.v. attendre 3° 3 ; Redard 1954 ; IttCons 1970, p. 240 ; WolfFischerAlsace 1983 ; Adout 1986 ;
DromardFrComt 1991 ; FEW 25, 704b, attĔndĔre 2.
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