les citations
éd. 1999 raitet [ʀɛtɛ] 🔊 n. m. (raitait)
(fam.) Enseignant. Il est raitet dans la nouvelle école ; hier, les raitets étaient en course* d’école avec leurs élèves. ⇒ maîtresse (d’école) enfantine ; régent.
1 « [Ce qu’on a vu en 1992] La C. du J.-J. A., le jour de la grève des raitets, renvoyer les gamins à la maison, puis rester dans sa classe sans participer à la grève parce que, “quand on a un double salaire et un mari fonctionnaire, faut quand même pas la pousser trop loin”. » Le Rai-Tiai-Tiai aidjolat [journal de carnaval, JU Ajoie], n° 17, 1993, p. 7.
2 « Le match de foot entre les profs et les élèves de Saint-Charles a vu la victoire des raitets par 5 buts à 3. » Le Poue-Seiyai [journal de carnaval, JU Porrentruy], 1995, p. 20.
3 « [Ce qu’on a vu en 1995] Lors d’une réunion de parents d’élèves au sujet du regroupement scolaire, le B. raitet affirmer que le nombre d’élèves idéal dans une classe est six. L’idéal, ce serait pourtant le salaire sans élève. » Le Rai-Tiai-Tiai aidjolat [journal de carnaval, JU Ajoie], n° 19, 1996, p. 13.
4 « Durant les douze mois à venir, les 1000 balles mensuelles taupées [= soutirées, extorquées] aux élèves de R. serviront à : […] Vendre à bas prix au Syndicat des raitets un vademecum juridique sur le soutien des profs injustement calomniés. » Le Rai-Tiai-Tiai aidjolat [journal de carnaval, JU Ajoie], n° 19, 1996, p. 21.
Localisation. Canton du Jura (Jura Nord).
Commentaire. Dialectalisme (emploi absent de Vatré), du moins formel. Ce nom, qui peut être péjoratif, est toujours prononcé avec une voyelle finale ouverte. Parmi les sources patoises à notre disposition, une seule mentionne cet emploi de raitet, mais elle n’est pas cohérente : Bidaux 1982-1983, source qui n’est d’ailleurs guère fiable, note raité dans la partie patois-français de son dictionnaire et raitè dans la partie français-patois. Les quelques témoins patoisants que nous avons interrogés ne connaissent que la forme avec voyelle ouverte ; l’un deux précise que cet emploi appartient surtout au français régional Le substantif patois raité “râteau”, qui signifie également “avare” (v. râteau*), ne semble donc pas pouvoir constituer l’étymon. On pourrait aussi penser à un emploi métaphorique de raitèt “petit cochon” (Vatré). Les conditions d’émergence (vitalité en patois) de cet emploi ainsi que la motivation sémantique demeurent cependant floues. Raitet “instituteur” n’est attesté que dans le Jura nord et figure dans Pid 1984 (raitait).
Bibliographie. Bidaux 1982-1983 ; Pid 1984, p. 171 ; QuenetJura 1998, p. 40.
Simone QUENET
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