quinter v. intr.
◆ Se fâcher, se mettre en colère. Arrête de quinter ! C’est une personne qui quinte facilement. Quand il a entendu cette
remarque, il a quinté. Là, j’ai quinté : je ne pouvais pas laisser passer ça comme
ça. ⇒ chaud ; mailler 3.
1 « Quand on n’fait pas c’qu’elle veut, elle quinte. » Femme de 24 ans, 31 juillet 1997 (NE Neuchâtel).
2 « Quand j’te taquine, tu quintes… Alors, je r’commence ! » Témoin de 27 ans, 4 août 1997 (NE Neuchâtel).
Localisation. 〈Canton de Neuchâtel〉, Nord 〈Canton de Vaud〉 ; spor. ailleurs en 〈Suisse romande〉.
Remarques. Très courant à Neuchâtel dans l’usage oral, auquel il semble d’ailleurs limité ; aucune
attestation écrite au fichier CD.
Commentaire. Première attestation : 1898 (A. Biétrix, Vocabulaire patois du Pays d’Ajoie, comme définition s.v. tyintai, p. 328 ; v. BiblSR n° 1357). Déverbal de quinte n. f. “caprice, brusque accès de mauvaise humeur” (depuis 1573, v. FEW ; aujourd’hui vieilli, v. GLLF 1977, GR 1985, 2001, NPR 1993, 2000).
La même dérivation semble avoir eu lieu, d’une façon indépendante, en français régional
de France : cf. Bordeaux et Aiguillon (Lot-et-Garonne) faire quinter loc. verb. “faire enrager (le professeur)” (argot scolaire, v. KnoppSchülArg 1979). — À ajouter à FEW 2, 1482a, quintus I auprès de SR quinthi “être de mauvaise humeur” (< Bridel 1866).
Bibliographie. KnoppSchülArg 1979.
Simone QUENET
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