chaud, -aude adj.
◆ Fâché, irrité, en colère. Être chaud (contre qn) ; devenir chaud. Quand j’ai vu ça, j’suis droit* venue* chaude !
1 « Pour bien montrer combien il était chaud, notre Didier a vidé son frigo récalcitrant et l’a déposé devant la maison communale
[…]. » Le Rai-Tiai-Tiai aidjolat [journal de carnaval, JU Ajoie], n° 17, 1994, p. 10.
2 « Les employés communaux eux étaient chauds de ne pas avoir droit au discours de leur chef de file. » Le Rai-Tiai-Tiai aidjolat [journal de carnaval, JU Ajoie], n° 17, 1994, p. 22.
3 « Il était chaud parce qu’on ne l’a pas invité. » Témoin âgé de 51 ans, 31 juillet 1994 (JU Porrentruy).
4 « Sa frangine se fendait la pipe, car notre Q. était chaud de ne pouvoir rouspéter contre personne. » Le Rai-Tiai-Tiai aidjolat [journal de carnaval, JU Ajoie], n° 18, 1995, p. 7.
Localisation. 〈Canton de Berne (Jura Sud)〉, 〈Canton du Jura (Jura Nord)〉.
Commentaire. Ce sens est bien attesté dans les patois jurassiens (v. GPSR, qui donne également
une attestation de patois fribourgeois). Sens parallèle à d’autres emplois figurés
de chaud exprimant des émotions, en français standard (cf. avoir la tête chaude, avoir le sang chaud, en parlant de quelqu’un qui a un caractère vif, impulsif, qui se met facilement en
colère ; att. depuis Acad 1694) ou dans différents parlers galloromans (v. FEW). Dans le Jura cependant,
l’adjectif ne fait pas référence à un trait de caractère, mais à une réaction de colère
qui peut survenir chez tout le monde.
Simone QUENET
Copyright © 2022, tous droits réservés
|