meuron n. m. (parfois meûron)
◆ Mûre, fruit de la ronce. Cueillir des meurons ; aller aux meurons. Confitures, conserves de meurons. Gâteau* aux meurons. ⇒ petits fruits ; raisinet.
1 « […] nos oiseleurs foutent le feu aux buissons avec leurs armes. Puis ils dorment dans
les cercles de brûlis en tendant les mains vers quelques meurons. » M. Chappaz, Le Match Valais-Judée, 1968, p. 161.
2 « Ma grand-mère faisait des conserves de meûrons. » IttCons, 1970, p. 20.
3 « Notre travail à nous, bouèbes [= jeunes garçons ; en italique dans le texte], était de cueillir fruits et légumes et surtout d’écosser d’énormes paniers de petits
pois […]. Puis on attaquait les côtes de blettes [= bettes], les petits oignons, l’ail,
l’échalote, les cornichons, les laitues, […] les prunes, les meûrons [en italique dans le texte], les premières poires […]. » IttÇà, 1975, p. 182.
4 « La conservation par le froid des framboises, des raisins de mars, des myrtilles et
des mûres (meurons) pose moins de problèmes, bien que là aussi, il faille prêter garde au choix des
variétés. En ce qui concerne les meurons, ils peuvent subir une décoloration de leur couleur foncée initiale. Les fruits une
fois décongelés tirent alors sur le rouge. » Coopération, 7 juillet 1977.
Commentaire. Dér. de meure, forme anc. de mûre, déjà att. en France en 1390 (v. Gdf) ; première attestation en Suisse romande : 1643 (v. Pier).
Le type se présente dans divers parlers galloromans sous plusieurs formes (meuron, mûron, mouron, mauron, etc. ; v. FEW) ; la forme du français régional de Suisse romande, meuron (également relevée dans le Doubs, le Haut-Jura et à Annecy), est attestée à plusieurs
reprises en France du xive au xviie s. (v. FEW), mais ne se trouve plus de nos jours dans les dictionnaires de langue
générale, contrairement à mûron, régionalisme du Centre, que l’on relève dans plusieurs ouvrages (« dialect. » GLLF 1975 ; « région. Centre » TLF s.v. mûre ; « dialectal » GR 1985 ; « région. » NPR 1993 ; elle est en outre signalée par ZumthorGingolph 1962, p. 261).
Bibliographie. Merle d’Aubigné 1790, p. 130 ; DeveleyVaud 1808, n° 250 ; Dumaine 1810, p. 246 ; GaudyGen
1820, 1827 ; DeveleyVaud 1824 ; HumbGen 1852 ; CalletVaud 1861 ; GrangFrib 1864 ;
BonNeuch 1867 ; « mouron des oiseaux (à Annecy) » Gdf 5, 321b ; ConstDésSav 1902 ; OdinBlonay 1910, p. 361a ; Pier, PierSuppl ; CollinetPontarlier
1925 ; BiseHBroye 1939, p. 299 ; SchüleNendaz 1963, p. 255 ; FEW 6, III, 155b-156a, mŌrum I 2 ; IttCons 1970 (> DFV 1972, CuenVaud 1991) ; « usuel » DurafHJura 1986 ; OffScrabble 1995 ; RobezMorez 1995.
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