les citations
linge n. m.
1.◆ Pièce de tissu éponge ou de toile, le plus souvent rectangulaire, servant à s’essuyer, à se frotter après la toilette, la baignade. Linge éponge, linge de bain, linge de toilette, linge de douche, linge de plage. S’envelopper dans un linge après la douche ; étendre un linge sur l’herbe pour se bronzer. ⇒ lavette.
1 « Des baisers se posent sur mes tempes, dans mes cheveux tout décoiffés. Puis un linge m’essuie le visage et, sans transition, quelque chose de mouillé et de froid m’enveloppe le front. » A. Rivaz, L’Alphabet du matin, 1968, p. 172.
2 « La veste de pyjama traînait sur une chaise, le pantalon en tas sur la descente de lit ; un linge de toilette, étalé sur le radiateur, avait glissé sur le parquet. » J. Matter, Parsifal ou le pays romand, 1969, t. I, p. 141.
3 « En attendant, et dans le vague espoir d’un spectacle d’un soir, il s’assit confortablement sur le sable humide, après avoir étendu son linge le long d’une pierre oblique, et put appuyer son dos contre ce dossier improvisé. » E. Barilier, Passion, 1974, p. 147.
4 « Pour ce soir, dit-elle, on va dormir ! Venez, Cathy, je vous montre où sont les linges de toilette. » M. Métral, Un Jour de votre vie, 1976, p. 157.
5 « Et elle commençait à imaginer ce baiser. Elle aurait des jours et des jours et des nuits pour y penser. Elle y pensait déjà, couchée sur son linge de bain au sommet de la colline. » C. Bille, Le Bal Double, 1980, p. 92.
6 « Dehors, la nuit était exquise, le chemin ameubli par ces légères pluies de mai qui passent et s’en vont. Elle m’a rejoint dans la rue pour me rendre le linge et la savonnette – je sortais du bain public – que j’avais oubliés sur le comptoir. » N. Bouvier, Journal d’Aran et d’autres lieux, 1990, p. 73-74.
7 « À l’Hôtel D., le palace de la ville, on partage sa chambre – sans supplément – avec une tribu de cafards. Quant au linge de bain, on y reconnaît aisément les traces du client précédent. » Le Nouveau Quotidien, 3 août 1994, p. 13.
↪ V. encore s.v. cuissettes.
Linge à mains, serviette pour s’essuyer les mains, essuie-mains.
2.◆ Pièce de tissu en coton ou en fil, de forme rectangulaire, le plus souvent à carreaux, servant à essuyer la vaisselle. Linge de cuisine, linge de ménage. Se servir d’un linge propre pour essuyer les verres. ⇒ patte.
8 « La sommelière* vient sur le seuil, accourt, sourit. Elle a un tablier rond. Elle tient un linge à petits carreaux rouges et blancs qu’elle balance d’avant en arrière. Le vent chaud apporte des odeurs de coteaux d’herbe brûlée de soleil, de poussière, de lavande. » J. Chessex, La Tête ouverte, 1962, p. 39.
9 « La mère et les deux filles, les femmes comme le souligna mon hôte, dressèrent une table dans la cour, essuyèrent des verres avec un linge sorti de l’armoire, apportèrent de la cuisine une pizza et du vin. » G. Borgeaud, Italiques, 1969, p. 24.
10 « Après avoir jeté vos pâtes dans l’eau bouillante, laissez l’eau revenir à ébullition. Coupez ensuite le gaz ou l’électricité. Pliez un linge de cuisine en quatre et posez-le sur la casserole, en le recouvrant d’un couvercle ou d’une assiette. » 24 Cités, décembre 1976, p. 39.
↪ V. encore s.v. suspente.
Remarques. En français de référence linge a un sens beaucoup plus général ; il désigne l’ensemble des pièces de tissu en coton, en lin ou toute autre fibre servant aux besoins du ménage : linge fin, linge de maison (pour le lit, la toilette, la table, la cuisine), linge de corps (ensemble des sous-vêtements). — En Belgique, c’est le mot essuie (n. m.) qui exprime les deux sens que le mot linge connaît en Suisse romande (cf. essuie de bain “serviette de toilette” et essuie de cuisine “torchon” ; v. MassionBelg 1987 et Belg 1994).
Commentaire. Ce substantif (à l’origine, un adjectif s’appliquant à des étoffes de lin) n’est attesté en français qu’avec des sens peu spécifiques ou collectifs : “toile de fil ou de coton appropriée à divers usages domestiques” (depuis env. 1260, FEW) et “morceau de toile, p. ex. pour se frotter” (depuis 1570, FEW) ; cf. encore TLF, pour qui le sens de “pièce d’étoffe employée à divers usages” est donné comme « vieilli, région. » ; on notera toutefois l’absence de marques pour ce sens dans des sources plus récentes telles que NPR 1993. En Suisse romande, le mot a connu des spécialisations de sens (v. ci-dessus 1 et 2) que le français central exprime, respectivement, par serviette (“linge dont on se sert à table ou pour la toilette” depuis 1328, v. FEW s.v. servĪre) et torchon (“serviette de grosse toile dont on se sert pour essuyer la vaisselle, les meubles, etc.” depuis env. 1200, v. FEW s.v. tŎrques). En français régional de France, on a relevé linge de toilette “serviette de toilette” dans le Doubs (Boillot). Au Canada, le synt. linge à / de vaisselle est d’un emploi courant.
Bibliographie. BoillotGrCombe 1929, p. 207 ; FEW 5, 357a, lĪneus ; IttCons 1970 (> DFV 1972) ; TLF ; PLi depuis 1989 ; DQA 1992 ; StRobert 1993 ; Lengert 1994 (qui donne 1864 comme première attestation, mais sans aucune référence).
Gisèle BOERI
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