grader v. intr.
◆ Monter en grade, accéder à un grade supérieur dans l’armée, la police, dans une profession.
Obligation de grader dans l’armée.
1 « Qu’est-ce que tu veux, comme médecin, tu es obligé de grader, et merde, j’ai pas envie de me faire couper l’herbe sous les pieds toute la vie… » G. Clavien, Un Hiver en Arvèche, 1970, p. 100.
2 « Je revois ces maisons de l’interdit en dormant les yeux ouverts comme les lièvres,
comme si c’étaient des pains d’épices, avec une seule haine toute transposée sur les
fabriques et les bureaux qui au réel les ont remplacées, où l’on doit faire carrière,
grader, y fondre sa vie. » M. Chappaz, Les Maquereaux des cimes blanches, 1976, p. 9.
3 « La votation* du 26 novembre sur la suppression de l’armée n’a pas eu d’influence sur la révision
partielle de l’organisation militaire. Ni la proposition de renvoi, ni celle de supprimer
l’obligation de grader n’ont passé la rampe du Conseil* national. » La Liberté, 9 mars 1990.
4 « En février, au premier jour de cette école* de recrues, soixante personnes sur cinq cents cherchaient un emploi. Trente-huit d’entre elles
ont souhaité de l’aide. À deux semaines du retour à la vie civile, quatorze soldats
ont trouvé un poste et neuf autres graderont au sein de l’armée. » Le Nouveau Quotidien, 14 mai 1993, p. 14.
5 « Un jeune Vaudois de 26 ans raconte les trois mois de prison qu’il a purgés pour avoir
refusé de grader. » Le Nouveau Quotidien, 9 septembre 1993, p. 16.
6 « [titre] Désignés pour grader, de jeunes médecins se rebellent contre l’autorité militaire » Le Nouveau Quotidien, 28 septembre 1993, p. 22.
7 « Poursuivant l’examen de la nouvelle loi sur l’armée, la commission de la politique
de sécurité du Conseil* national a rejeté à de nettes majorités des propositions visant à abolir l’obligation de grader et à supprimer les tirs* obligatoires. » La Presse, 30 mars 1994, p. 25.
8 « Grader à l’armée pour s’assurer une brillante carrière professionnelle ? “Ça a eu payé, mais ça ne paie plus !” répondrait Fernand Reynaud. » 24 heures, 28 juillet 1995, p. 3.
9 « O. P. est arrivé ici comme physicien et de l’avis de ceux qui l’ont connu alors, c’est
grâce à ses idées modernes qu’il y a gradé. » La Liberté, 28 septembre 1995, p. 5.
10 « […] faut-il être fou de vouloir grader dans cette armée des copains […]. » Le Nouveau Quotidien, 5 mars 1996, p. 28.
◇ (par ext.) Accéder à un niveau supérieur (dans un sport).
11 « Le Taekwondo Riviera a vu bon nombre de ses élèves “grader” début avril. Un passage de grades qui a eu lieu en présence du président de la Fédération
suisse. » La Presse, 19 avril 1995, p. 19.
Commentaire. Innovation suisse romande, peu repérée jusqu’à maintenant dans les ouvrages spécialisés.
Dér. de grade n. m. “degré de la hiérarchie militaire” ; cf. frm. gradé n. m. “qui a un grade (inférieur) dans l’armée”. Le français de référence connaît ce verbe en emploi transitif (“conférer un grade dans l’armée [à un militaire]” depuis 1796, rare ; v. FEW) et Lar 1901-1930 le donnent comme appartenant à l’argot militaire.
Gisèle BOERI
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