les citations
éd. 1999 choix (à -) loc. adv.
(Locution indiquant que l’on a le choix entre deux ou plusieurs possibilités.) Qui est laissé au choix, que l’on peut choisir. Menu avec une boisson à choix. Action* : livres d’occasion à choix, dix francs la pièce. Trois sujets à choix (lors d’un examen), trois sujets possibles.
1 « Le modèle C est un bronze brûlé artisanal. Flancs ornés de motifs en relief, à choix des corolles de tulipes ou des feuilles de lierre. » J. Chessex, L’Ogre, 1973, p. 35-36.
2 « […] l’alternative la plus fréquente, lorsque l’employeur admet la possibilité d’une autre formation universitaire à choix, est la licence en droit. » Défense du français n° 147, février 1975.
3 « Les berges se sont rétrécies entre lesquelles coule sa vie. Elle est coincée, et pourtant libre parce que délivrée de sa dernière image d’Épinal. Ne lui restent que deux chemins à choix, celui de l’inaction nourrie de regrets, dangereux pour elle, étant donné sa nature passive ; l’autre chemin, celui de ce travail dont l’idée la hante depuis des années. » A. Rivaz, Jette ton pain, 1979, p. 227.
4 « […], cassettes à choix, 40 fr. Tél. […]. » Courrier Neuchâtelois, 27 janvier 1993, p. 18.
5 « Quant aux menus de midi, ils sont servis à des prix très populaires, avec une boisson à choix. » Le Nouveau Quotidien, 28 février 1994, p. 32.
6 « Enfin, les animaux [au zoo] ne risquent plus de se faire bouffer par une autre espèce, ils se voient proposer plusieurs partenaires sexuels à choix, ils ignorent la pénurie alimentaire […]. » Le Nouveau Quotidien, 18 avril 1994, p. 19.
7 « Les ingrédients du cocktail explosif pour créer son propre mythe ? Se choisir un pseudo qui claque : […]. Autre recette miracle, devenir l’enfant chérie d’un grand producteur ; à choix : Selznick, Zanuck ou Howard Hughes. » Le Nouveau Quotidien, 18 avril 1994, p. 30.
◇ Comme l’on voudra, selon son bon vouloir. Vous pouvez payer, à choix, tout de suite ou dans six mois. À choix : frites ou riz.
8 « Les directeurs généraux des grandes franchises ont eux-mêmes plus que jamais tendance à céder à leur péché mignon : la surenchère censée plonger dans l’embarras le voisin, le concurrent ou, à choix, l’ennemi. » Le Nouveau Quotidien, 19 mars 1996, p. 29.
9 « Croire à une capacité totale d’autorégulation et d’autosurveillance de la profession bancaire relève, à choix, de la naïveté, de la mauvaise foi ou d’une ignorance crasse. » Bilan, mars 1998, p. 45.
↪ V. encore s.v. merveilles.
Remarques. Emploi critiqué. — Correspond approximativement au français de référence au choix ; toutefois, contrairement à ce dernier, à choix ne peut s’employer avec un complément prépositionnel du type de + SN (on ne peut dire *boisson à choix du client, la présence du complément du nom entraînant l’usage obligatoire de l’article défini devant choix). En outre, dans l’usage de France, au choix ne semble pas aussi fréquent que son équivalent romand en Suisse. L’ex. ci-dessus, « ne lui restent que deux chemins à choix », s’exprimerait plutôt par « ne lui restent que deux chemins », ou « ne lui restent que deux chemins possibles ». En revanche, l’emploi de choix avec l’adjectif possessif est courant en français standard (cf. par ex. c’est à votre choix ; chacun peut en disposer à son choix).
Commentaire. On ne relève en ancien français que les loc. verb. estre a chois “avoir le choix” (env. 1180 – xiiie s., v. FEW), metre (qn) a chois “laisser à qn la liberté de choisir” (1160–1174, v. TLF) et prendre a chois “prendre avec liberté de choisir, à sa guise, à discrétion” (1155, v. TLF). On ne saurait donc voir un archaïsme dans l’emploi traité ci-dessus (contrairement à ce qu’affirme Lengert 1994). On trouve beaucoup plus tard (1789) à choix chez J.-J. Rousseau (v. Littré 1872, add. et corr., p. 2586c), mais dans un contexte où le sens est plutôt “si j’avais eu le choix, si j’avais pu choisir” : « à choix, je crois que je l’aurais mieux aimée pour confidente ». L’emploi traité ici apparaît relativement tard (1941, « incorrection fréquente », v. Dudan). Il semble s’intégrer dans un paradigme de locutions adverbiales où à est employé pour au (cf. à niveau de, à prorata, à revoir dans GaudyGen 1827). — Manque à FEW 16, 303a, KAUSJAN 2.
Bibliographie. DudanFranç1, 1941, p. 16 ; PiccardThiloSteiner 1950 (sans marque) ; Défense du français n° 147, février 1975 et n° 276, janvier 1988 ; ArèsParler 1994 ; Lengert 1994.
Michaela HEINZ
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