Dictionnaire suisse romand

les citations

cavette n. f.

1.◆

Cavité ménagée dans un poêle, souvent fermée par une petite porte métallique ajourée, servant à tenir au chaud des mets, à faire sécher des fruits, à réchauffer une bouillotte ou des pantoufles, etc. La cavette d’un fourneau en catelles*. Mettre chauffer ses cafignons*, sa cruche* dans la cavette.

1 « Passe voir le kirsch Sylvie, a dit l’Isaac ; timidement elle a murmuré : tu sais j’ai un pot de thé dans la “cavette”… ça va aussi bien, qu’elle a ajouté comme si on l’étranglait […]. » W. Dubois, En poussant nos clédars, 1959, p. 36.

2 « Un soir, je les avais mises sécher [des chaussures] dans la “cavette” du calorifère : elles y étaient devenues toutes petites et coriaces, immettables, et maman avait crié… » Fr.-Ch. Gehri, Un Sou d’or, 1974, p. 125.

3 « Au cours de la matinée, on plaçait des pommes dans la “cavette”, ce petit logement ménagé dans la face du poêle et fermé par une portelette [= petite porte] de fonte ou de fer forgé. » J. Montandon, Le Jura à table, 1975, p. 95.

4 « Nous trouvions toujours dans la cavette des pommes mises à chauffer là par grand-maman ; quel délice ! Les pelures de pommes à gâteaux* et à marmelades séchaient également. On en faisait de la tisane très agréable à boire. » IttÇà, 1975, p. 65.

5 « Ma femme fait toujours ses pommes séchées dans la cavette. » Enq. CD/I, juillet 1976 (NE Neuchâtel).

2.◆

Dans certains modèles de poêles, plus grands et plus anciens, espace compris entre le poêle et la paroi, et qui formait une sorte de siège. ⇒ fourneau (à banc).

6 « Loin des jupes de ma mère, cet indiscret barbu qui semblait en savoir long sur notre comportement [le Père Noël] ne me disait rien qui vaille, et pour lui échapper je me réfugiais sur la “cavette”, sorte de siège aménagé dans le gros fourneau* de mollasse. Là, au chaud, à l’écart, je me sentais presque en sécurité ! » Femina, 8 décembre 1976, p. 101.

↪ V. encore s.v. fourneau.

Localisation. 1 : 〈Canton de Vaud〉, 〈Canton de Genève〉, 〈Canton de Fribourg〉, 〈Canton de Neuchâtel〉, 〈Canton de Berne (Jura Sud)〉, 〈Canton du Jura (Jura Nord)〉. 2 : 〈Canton de Vaud〉, 〈Canton de Fribourg〉 (Broye).

Commentaire. Première attestation : 1610 (VD Vevey). Dérivé de cave (suff. -itta), aussi attesté dans le Doubs.

Bibliographie. SchneiderRézDoubs 1786, p. 250 ; GuilleNeuch 1829-32 ; HumbGen 1852 ; CalletVaud 1861 ; GrangFrib 1864 ; BonNeuch 1867 ; DupertuisVaud 1892 ; FrançJJRouss ; WisslerVolk 1909 ; OdinBlonay 1910, p. 258a ; Pier, PierSuppl ; BoillotGrCombe 1929 ; Brunot 6, 1245 ; BiseHBroye 1939, p. 304 ; FEW 2, 559b, cavus II 1 b ; GPSR 3, 161ab s.v. cavette 3° et 4° ; IttCons 1970 (> CuenVaud 1991) ; Pid 1983, 1984 ; BourquinPays 1985, p. 68 ; GrafBern 1987 ; Nic 1987, 1990.