les citations
casse n. f.
◆ Casserole. ⇒ cassotton.
1 « La Toinette, sa femme, une personne grande et grosse comme son mari, se tourna tout d’une pièce, une “casse” à la main devant son potager*. » W. Dubois, En poussant nos clédars, 1959, p. 92.
2 « Madame la comtesse surveillait de près son ménage, les clefs lui battant le genou, et l’on devait la voir souvent dans la cuisine, soulevant le couvert [= couvercle] des casses […]. » M. North, J. Montandon, Neuchâtel à table, 1973, p. 55.
3 « Pour deux personnes y’a pas besoin d’une si grande casse. » Enq. CD/I, juillet 1976 (NE Neuchâtel).
4 « Dans sa cuisine, sous le vaste manteau oblique d’une cheminée qui creusait à travers le toit son gros conduit rectangulaire plein de suie (qu’une trappe d’aération empêchait de tomber dans les casses […]), elle régnait sur un “potager*” à bois […]. » BourquinPays, 1985, p. 69.
Casse plate, poêle à frire.
5 « Prends la petite casse plate pour réchauffer tes macaronis. » Enq. CD/II, 1975-1981 (NE Val-de-Ruz).
Localisation. Canton de Neuchâtel, Canton de Berne (Jura Sud), Canton du Jura (Jura Nord).
Remarques. Le sens de “récipient qui ressemble à une cuillère”, particulièrement bien attesté en Suisse romande (v. la plupart des ouvrages cités en bibliographie) mais aujourd’hui désuet, semble faire partie du français de référence, à tout le moins comme technicisme (“grande cuillère à l’usage des ouvriers verriers” depuis Trév 1704 ; “poêlon de cuivre qui sert à puiser l’eau ou le savon, dans les savonneries” depuis Raym 1832 ; v. FEW). — Le sens de “poêle à frire” apparaît sporadiquement dans la lexicographie française, avec des marques régionales (« dans certaines régions » Lar 1929, Lar 1960, GLLF 1971 ; « régional (Suisse) » GR 1985).
Commentaire. Attesté dès le xve s. en Suisse romande (v. Pier, PierSuppl, GPSR). Type très répandu dans plusieurs parlers de l’Ouest avec le sens de “lèchefrite” (repris par la lexicographie générale sans marque rég., en particulier dans le synt. casse à rôt), et dans ceux du domaine francoprovençal avec celui de “casserole”, où il est souvent passé dans le français régional (v. bibliographie ci-dessous). Le mot a pénétré le français de référence dans quelques acceptions techniques (v. rem. ci-dessus).
Bibliographie. RézeauDuPinAng (1746-1748) ; Merle d’Aubigné 1790, p. 129 ; MolardLyon 1803 ; GaudyGen 1820, 1827 ; PeterCacol 1842 ; HumbGen 1852 ; GrangFrib 1864 ; BonNeuch 1867 ; BeauquierDoubs 1881 ; PludFranç 1890, p. 14 ; PuitspeluLyon 1894 ; GdfC 9, 5ab ; VachetLyon 1907 ; OdinBlonay 1910, p. 256a ; Pier, PierSuppl ; Mâcon 1926 ; BoillotGrCombe 1929 ; FEW 2, 1600b-1601b, cyathion I 1 et 2 ; GPSR 3, 134ab s.v. casse 2°, 3° ; IttCons 1970 ; TLF s.v. casse4 ; Pid 1984 ; GR 1985 ; DurafHJura 1986 (« mot souvenir ») ; GrafBern 1987 ; MartinPellMeyrieu 1987 ; MartinPilat 1989 (« milieu agricole masculin patoisant ») ; TavBourg 1991 (« très vivant ») ; DromardFrComt 1991 ; VurpasMichelBeauj 1992 ; TamineArdennes 1992 ; PotteAuvergne 1993 ; GagnySavoie 1993 ; VurpasLyonnais 1993 (« connu ») ; BlancRouatVill 1993 (« usuel au-dessus de 50 ans, encore souvent employé au-dessus de 20 ») ; ChauveauDuPinNorm ; SalmonLyon 1995 ; FréchetAin 1998 ; GR 2001.
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