les citations
camisole n. f.
◆ Sous-vêtement d’homme, de femme ou d’enfant, couvrant le torse, le plus souvent moulant, sans manches et à encolure très ouverte, mais aussi parfois à manches courtes. Porter une camisole sous sa chemise par temps froid. Mettre sa camisole, changer de camisole. Une camisole en laine, en coton.
1 « Usée, la camisole se recroqueville. Découvrant ma nudité. » Y. Velan, Je, 1959, p. 242.
2 « Il glisse deux doigts dans la nuque de la petite, qui s’enfoncent entre la camisole et les omoplates […]. » C. Bille, La Fraise noire, 1968, p. 201.
3 « […] dans les vitrines pèsent les channes*, les chaînes, les gobelets d’étain, […] les trophées, les photographies des héros du clan groupés dans leur tenue de gloire, camisole d’athlète ou bredzon* devant d’autres drapeaux encore, ou des cascades, ou des cantines*, ou la devanture d’un café dans lequel s’assemblent les bienheureux. » J. Chessex, Portrait des Vaudois, 1969, p. 168.
Remarques. Dans la lexicographie française contemporaine, le mot camisole est généralement donné comme vieilli et désigne un “vêtement court, porté sur la chemise” (v. par ex. NPR 1993). — En France, on appelle maillot de corps ou tricot de peau, de corps (NPR 1993) ce que l’on désigne en Suisse romande (ainsi qu’en Belgique – vieilli — et au Québec — courant) par camisole. Dans la langue des grands magasins, en France, on a aussi relevé pour désigner ce référent le terme débardeur n. m., défini dans NPR 1993 comme un “tricot court, collant, sans col ni manches et très échancré, porté à même la peau”. En Suisse (ainsi qu’au Québec), le mot débardeur désigne un vêtement que l’on porte sur la chemise. Dans le même champ sémantique, on trouve encore chemise américaine “sous-vêtement de tricot” et tee-shirt “maillot de coton à manches courtes ou longues, en forme de T” (tous NPR 1993) ; ce dernier terme est aussi connu en Suisse romande. — Le sous-vêtement féminin connu en Suisse et au Québec sous le nom de camisole est appelé caraco dans Corbeil 1992 ; ce mot, marqué depuis longtemps comme « vieilli ou rural » dans la lexicographie centrale (avec le sens de “corsage de femme, blouse droite et assez ample”), a été en effet remis à la mode mais avec une nouvelle acception, prise en charge pour la première fois dans NPR 1993 : “(mod.) sous-vêtement féminin droit et court, à bretelles, couvrant le buste”. Il est intéressant de noter que ce sous-vêtement pour femme s’appelle Kamisol en allemand, camisole en anglais, et camisola en espagnol (v. Corbeil 1992).
Commentaire. Cet emploi du mot camisole étant commun à la Suisse romande, à la Belgique (où il est toutefois vieilli ; comm. pers., M. Francard, 14 août 1996) et au Québec, on peut raisonnablement supposer qu’il a déjà eu cours en France, à tout le moins dans certaines régions, mais il est très difficile de l’attester dans la lexicographie. Les attestations les plus anciennes (xvie s., v. GdfC) ne nous aident guère à régler le problème du sens. Littré parle d’une “sorte de vêtement à manches et court qui se porte sous ou sur la chemise” ; Lar 1899 définit camisole comme un “vêtement négligé de femme (en toile, lainage, etc.), taillé à peu près comme la chemise, par-dessus laquelle il se porte, mais ne descendant guère plus bas que les reins” ; en picard, le mot est attesté avec le sens de “petit vêtement de nuit” et en saintongeais, avec celui de “corsage de femme” (v. FEW) ; le français d’Afrique connaît le sens de “vêtement féminin à manches courtes couvrant le haut du corps”. Ces définitions restent toutes assez éloignées de l’acception qui nous intéresse. Les attestations dialectales dans GPSR sont difficiles à interpréter sémantiquement (v. le commentaire) ; toutefois, un des exemples est glosé « les camisoles se mettent sous la chemise ». Quant au mot de français régional objet de cet article, il est entièrement absent de l’article du GPSR.
Bibliographie. Littré 1863 ; GdfC 8, 417a ; FEW 2, 142a, camisia I 2 ; GPSR 3, 50b-51a ; IFA 1983 ; Hanse 1983, 1987 ; MassionBelg 1987 ; DFPlus 1988 ; Nic 1990 ; DQA 1992 ; Corbeil 1992 ; DFréQ 1992 ; NPR 1993 ; ArèsParler 1994 ; Lengert 1994 ; Belg 1994 ; DictUniv 1995 ; ThibQuébHelv 1996, p. 356.
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