les citations
batoiller [batɔje] 🔊 v. intr., batouiller [batuje] 🔊 (exceptionnellement battoyer)
◆ Bavarder, jacasser, parler beaucoup. Passer l’après-midi à batoiller. Il a batoillé sans arrêt. ⇒ batoille ; baboler ; barjaquer.
1 « – Est-ce que tu dors ? / – Oui, je dors. / Eh bien, dors ! / – Vous battoyez, vous battoyez, fit Dieu impatient. » M. Chappaz, Le Match Valais-Judée, 1968, p. 113.
2 « Souvent même, ils [les paysans] se mettaient à plusieurs pour conduire leurs bêtes hors du village. Puis, tandis qu’elles se reposaient dans un endroit propice, les vachers en profitaient pour “batoiller” (bavarder) un peu. » P. Hugger, Le Jura vaudois, 1975, p. 131.
3 « Les fillettes batoillent sans cesse et me fatiguent. » Enq. CD/II, 1975-1981 (VD Arnex).
4 « Elle attendra jusqu’à ce qu’il ait fini de “batoiller” avec ses amis. » La Femme d’aujourd’hui, 19 mars 1977, p. 47.
5 « Écoutez ça, j’ai batoillé avec un berger, un rude gaillard, grand, sec, fort, avec des moustaches qui te lui couvraient la moitié du menton pour remonter jusqu’aux oreilles. » 24 heures, 31 mai 1977, p. 4.
6 « Il aimait me commander de temps à autre une table spéciale. Il me demandait de lui rendre visite. On “batoillait” un moment et il me soumettait ses idées. » Gazette de Lausanne, 5/6 novembre 1983.
7 « Elle avait tellement batoillé qu’elle s’était mouillé le baveron [= sorte de tablier]. » CuenVaud, 1991, p. 23.
8 « Il est fréquent de voir l’assemblée* communale rigoler, bayer aux corneilles ou batoiller à bâtons rompus. » La Liberté, 24 juin 1992.
Remarques. Appartient surtout au registre familier. — On trouve aussi le dérivé batoillée n. f. “causette, petite conversation entre amis” (« Lorsqu’on prononce le mot “nillon*”, cela évoque immédiatement dans notre esprit un savoureux gâteau, une tasse de thé bien chaude et une bonne batoillée. » IttCons 1970, p. 143).
Localisation. Canton de Vaud, Canton du Valais, Canton de Genève et Canton de Fribourg ne connaissent que la forme en ‑oiller ; Neuchâtel, le Jura Nord et le Jura Sud connaissent les deux formes (en ‑oiller et en ‑ouiller).
Commentaire. Première attestation : 1808 (DeveleyVaud). Type également attesté dans les dialectes, mais confiné à la Suisse romande. Dér. de battre, suff. ‑ouiller (v. GPSR).
Bibliographie. DeveleyVaud 1808 n° 304 ; WisslerVolk 1909 ; OdinBlonay 1910, p. 38 ; Pier ; FEW 1, 292b, battuere ; GPSR 2, 281b-282a s.v. batolyi̩ ; ZumthorGingolph 1962 ; Lengert 1994 ; Manno 1994, p. 217 ; « batoiller » OffScrabble 1995.
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