les citations
azorer v. tr.
◆ Réprimander, blâmer, reprendre. Se faire azorer. ⇒ arsouiller ; avoiner 2.
1 « Si c’est pas juste, je vais me faire azorer. » Ouvrière dans la cinquantaine (BE La Neuveville), mai 1981.
2 « Dès lors il est une question qu’il ne faut plus poser aux membres directeurs de l’UDC [= Union démocratique du centre] sans risque de se faire azorer ; l’UDC et l’ASIN [= Action pour une Suisse indépendante et neutre], est-ce la même chose ? » Le Nouveau Quotidien, 11 mai 1995, p. 10.
3 « Il faut que je porte la facture à la comptabilité, sinon je vais me faire azorer par la bibliothécaire. » Secrétaire dans la cinquantaine (Neuchâtel), 18 décembre 1995.
Localisation. Canton de Neuchâtel, Canton de Berne (Jura Sud).
Remarques. Encore assez répandu.
Commentaire. Le personnage de l’amant fidèle Azor dans l’opéra comique Zémire et Azor (de A. E. M. Grétry, joué pour la première fois en 1771) a donné lieu à toute une série d’expressions argotiques en fr. du xixe s., dont celle de azor n. m. “nom donné aux chiens ; chien” (v. TLF et FEW). Attesté dans le premier quart du xxe s. dans NE, avec le sens de “nigaud, malappris” (v. PierSuppl), le terme a dû servir de base au dérivé azorer, signifiant probablement “injurier” au départ et affaibli par la suite en “réprimander”. Selon des témoins originaires du Val- de-Ruz (NE), le vb. était déjà connu vers 1935. — Le français régional franc-comtois contemporain connaît encore azor n. m. au sens de “individu dont il faut se méfier” (DromardFrComt 1991). — Manque à FEW 25, 1307b, AZOR.
Bibliographie. IttCons 1970 (> DFV 1972) ; Nic 1987, 1990 ; CuenVaud 1991 ; ArèsParler 1994 ; PLi 1997 ; OffScrabble 2001.
Pierre KNECHT
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