les citations
arsouiller v. tr.
(fam.) Gronder, réprimander. Il s’est fait arsouiller par son père. ⇒ avoiner 2 ; azorer.
« – S’il y avait un homme dans cette maison, ça se saurait. / Les poings sur les hanches, Léone arsouillait son mari. / – Un homme, ça ? Un feignant, oui, un pourri… » B. Chapuis, Une de Bonfol, 1985, p. 32.
Remarques. Très rare à l’écrit.
Localisation. Courant dans les districts de Porrentruy et des Franches-Montagnes (Canton du Jura (Jura Nord)). Plutôt inusité ailleurs (mais dans les patois, on l’a relevé avec le même sens dans Canton de Vaud, Canton de Neuchâtel, Canton de Genève, Canton de Fribourg et Canton du Jura (Jura Nord) ; v. GPSR 2, 24a).
Commentaire. Première attestation en français régional de Suisse romande : 1867 (“réprimander grossièrement” BonNeuch). Mot d’origine discutée, attesté dès 1795 comme intransitif en français argotique avec le sens de “massacrer” (v. LittréSuppl, Brunot, FEW), puis “se conduire en canaille” (depuis 1877, LittréSuppl ; v. FEW), et finalement comme transitif avec le sens de “injurier, engueuler” (Delv 1867, v. FEW). Dans les dialectes et français régionaux de France, avec le sens qui nous intéresse, cf. encore Le Havre arsouiller “maltraiter, injurier ; harceler ?”, Uriménil (Vosges) arsouyé “gronder grossièrement”, Grand’Combe (Doubs) “ennuyer, insulter, réprimander”, Ruffieu (Ain) id. ; bas manceau et haut manceau arsouiller “rosser”. Le mot est encore employé dans d’autres points avec les sens de “s’enivrer”, “mener une vie de débauche”, etc. En français régional contemporain, attesté en emploi transitif avec le sens de “disputer violemment” en Franche-Comté.
Bibliographie. BonNeuch 1867 ; LittréSuppl 1877 ; Pier ; GPSR 2, 24a s.v. arsouly ; FEW 12, 64b-65a, sŎlium 2 b ; Brunot 10, 224 ; IttCons 1970 ; TLF s.v. arsouiller B ; DoillonComtois 1980 ; DromardFrComt 1991.
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