approchant part. prés.
1.◆ (en emploi prépositionnel) Vers, aux environs de, autour de. Avoir approchant (les) vingt ans, la vingtaine ; gagner approchant (les) quatre mille
francs ; être approchant midi ; avoir approchant trois heures de route à faire.
1 « Il doit être approchant trois heures. » Enq. CD/II, 1975-1981 (NE Fenin).
2 « Cela vous coûtera approchant 60 francs. » Enq. CD/II, 1975-1981 (NE Le Landeron).
3 « Il a approchant ton âge. » Enq. CD/II, 1975-1981 (BE Bienne).
4 « Après la gare, il y a approchant cent mètres jusque chez moi. » Enq. CD/II, 1975-1981 (BE Courtelary).
5 « Cette maison vaut approchant deux cent mille francs. » Enq. CD/II, 1975-1981 (BE Moutier).
6 « Il y avait approchant 2000 personnes. » Enq. CD/II, 1975-1981 (JU Porrentruy).
2.◆ (en emploi adverbial) Environ, à peu près. Avoir (les) vingt ans / la vingtaine approchant ; gagner (les) quatre mille francs
approchant ; être midi approchant ; avoir trois heures de route à faire ou approchant ;
ne faire que discuter ou approchant ; c’est approchant ça !
7 « […] et il me coûte trois fois rien… un peu de “dard” [sic ; = dare*] et un dazon [= branche de sapin] approchant droit. » W. Dubois, En poussant nos clédars, 1959, p. 129.
8 « Dans le journal, il ne lisait que les incendies ou approchant. » S. Chevallier, Ces Vaudois !, 1966, p. 130.
9 « C’est approchant la même chose. » Enq. CD/II, 1975-1981 (NE Cernier).
10 « Ce que tu me racontes est approchant juste. » Enq. CD/II, 1975-1981 (NE Colombier).
11 « Le Chemin du Signal ? C’est approchant vers le stand de tir*. » Témoin âgé de 50 ans, 4 novembre 1978 (NE Bevaix).
Localisation. Essentiellement vivant dans 〈Canton de Neuchâtel〉, 〈Canton de Berne (Jura Sud)〉 et 〈Canton du Jura (Jura Nord)〉. Quelques attestations sporadiques ou témoignages flous dans les autres régions,
où approchant semble aujourd’hui vieilli ou sorti de l’usage en emploi prépositionnel ou adverbial.
Remarques. Archaïsme du français de référence, encore attesté sans marque au xixe siècle et même parfois (en emploi adverbial uniquement) jusqu’au milieu du xxe siècle (par inertie éditoriale, v. par ex. PLi 1952) ; aujourd’hui, s’il n’est pas absent des nomenclatures, il est considéré
comme « vieux » (v. TLF), « vieilli » (v. GR 1985) ou « classique » (v. GLLF). — La préposition, qui introduit normalement une notion quantitative, ne
correspond pas à presque mais bien à environ ; par ex., approchant huit heures peut équivaloir à un peu moins, mais aussi à un peu plus de huit heures.
Commentaire. Première attestation en français en fonction adverbiale avec le sens de “à peu près” : 1668 (v. FEW) ; le part. prés. est attesté dès 1538 (ibid.). Première attestation en Suisse romande : 1673, NE Verrières (v. GPSR). Les formes
et sens ci-dessus se retrouvent, en emploi tantôt adverbial, tantôt prépositionnel,
dans les français régional, au tournant du siècle (Havre, Lille, Bourbonnais, Lyon ; v. FEW). Les dict. de l’Académie
(suivis par les Furetière et les Trévoux) connaissent approchant de “environ, à peu près” (1694-1878), donné comme appartenant au style familier. Toutefois, selon Littré,
« Approchant préposition ne se construit pas avec de : nous partîmes approchant six heures, et non, approchant de six heures. C’est comme
si on disait : six heures approchant. » (Littré 1863 s.v.). En 1930, le GPFC donne pour le Canada les loc. en approchant, aux/dans les approchants de “environ”, aujourd’hui désuètes ; cf. encore norm. dans les appréchants de (v. FEW).
Bibliographie. Acad 1694–1878 ; Fur 1708 ; Trév 1704–1771 ; Littré 1863 ; PuitspeluLyon 1894 ; GPFC ;
GPSR 1, 531a s.v. approchant ; PLi 1952 ; FEW 25, 54a, appropiare ; GLLF 1971 ; TLF ; GR 1985 ; « sens 1 : veilli » GR 2001.
Simone QUENET
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