les citations
torailler v.
(v. intr.) Fumer beaucoup, avec excès. À torailler comme ça, ils vont empester toute la maison.
1 « Aussi, pour se faire bien voir de ses futurs sujets, Madame de Nemours offrait de braver l’incendie et la paresse en leur permettant de torailler à tort et à travers, s’ils voulaient bien soutenir sa candidature au trône de Neuchâtel. Et les Neuchâtelois ont bientôt recommencé à fumer […]. » M. North, Neuchâtel à table, 1973, p. 136.
2 « Depuis l’installation dans les locaux climatisés de Monruz [NE] en 1978, rares ont été les employés qui se sont plaints qu’un collègue “toraillait” immodérément. » L’Express, 4 mai 1994, p. 9.
3 « En Espagne, une fraction importante du gouvernement toraille ostensiblement devant les caméras. Une proposition de loi du ministère de la santé visant à limiter la publicité pour le tabac a été repoussée aux calendes grecques. » L’Express, 17 mars 1995, p. 29.
4 « Fini de torailler dans l’administration fédérale*. Les nouvelles directives de l’Office fédéral* du personnel limitent désormais la fumée à certaines zones des restaurants du personnel. » La Liberté, 28 mai 1997, p. 10.
(en emploi transitif) Torailler des cigarettes à la chaîne.
5 « Le fond de l’air est douteux dans l’omnibus Nyon-Genève ! Chaque week-end, les wagons du train régional*, pourtant déclarés officiellement non fumeurs, sont véritablement pris d’assaut par plusieurs dizaines d’ados qui “toraillent” des cigarettes pas toujours… “réglementaires”. » Le Matin, 24 février 1997, p. 5.
Localisation. Canton de Vaud, Canton de Neuchâtel, Canton de Berne (Jura Sud), Canton du Jura (Jura Nord).
Commentaire. Première attestation : 1861 (Callet). Dér. de toraille n. f. “fumée épaisse” (v. Pier), aujourd’hui désuet, appartenant à la famille des descendants de lat. tŎrr ?re (⇒ torrée). Type également attesté (avec des variantes suffixales) dans le Doubs et le Jura français, dans les parlers comme en français régional.
Bibliographie. CalletVaud 1861 ; BonNeuch 1867 ; WisslerVolk 1909 ; Pier ; « tourailler » CollinetPontarlier 1925 ; FEW 13, II, 108a, tŎrr ?re I 1 a ; « torailler, toratzer » IttCons 1970 ; Voillat 1971, p. 230 ; BourquinPays 1985, p. 72 ; « to(u)racher » DurafHJura 1986 ; GrafBern 1987 ; « to(u)rracher » RobezMorez 1995 ; PLi 1998 s.v. torrailler (cet hapax graphique ne reflète pas l’usage, bien qu’il se justifie du point de vue de l’étymologie).
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