les citations
poussette n. f.
◆ Petite voiture d’enfant constituée d’un châssis souvent pliable monté sur quatre roues, muni d’un guidon et d’une caisse suspendue recouverte d’un toit dépliant, dans laquelle on promène le nourrisson en position couchée. Poussette démontable. Poussette pour jumeaux. Le bébé dort dans sa poussette. Aider une maman à monter la poussette dans le tram. ⇒ pousse-pousse.
1 « Mais tout s’était vite déglingué, après la naissance de Marinette, quand sa sœur cadette, elle aussi jolie comme deux cœurs, avait pris l’habitude de venir chaque jour promener le bébé dans une poussette à hautes roues le long du trottoir, devant l’immeuble. » A. Rivaz, De Mémoire et d’oubli, 1973, p. 131.
2 « Et puis on avale des bouffées de musique, Schubert caresse et irrite la forêt, le bébé ouvre des yeux tout ronds en tapant ses mains rondes contre le bord de la poussette, je pense à son délicieux petit crâne sous son bonnet, déjà soudé. » A.-L. Grobéty, Zéro positif, 1975, p. 129.
3 « Les discours terminés, un cortège va se former ; des tracteurs (une cinquantaine), des pancartes, des chars, des vélos, des poussettes, s’ébranlent sous ce soleil brûlant […]. » La Liberté, 6 août 1976, p. 5.
4 « En procédant à de rapides investigations, ils [les pompiers] arrivent à une certitude : le feu a pris dans une poussette d’enfants entreposée au sous-sol. » Tribune-Le Matin, 10 octobre 1976, p. 18.
5 « Un accident s’est produit hier dans la région de Sainte-Croix – Les Rasses. Un automobiliste circulant de Sainte-Croix en direction des Rasses a, peu avant le Grand-Hôtel, renversé un piéton […]. Dans sa course folle, cette automobile a également renversé une poussette ; l’enfant qu’elle abritait n’a fort heureusement pas été blessé. » 24 heures, 4 mars 1977, p. 29.
6 « Encore pâle et timide, le premier rayon de soleil printanier vous a donné l’envie de promener bébé et vous voilà, madame, véhiculant votre poussette à travers un parc de la ville. » Bouquet, 9 mars 1977, p. 4.
7 « Il y a un petit chemin, quelque chose comme un sentier à chiens, il longe la voie du chemin de fer, il bifurque par le cimetière. Moi j’étais dans la poussette, je ne voyais que les arbres, les branches des arbres et la figure de ma mère, bien sûr […]. » J. Chessex, Où vont mourir les oiseaux, 1980, p. 117.
↪ V. encore s.v. pousse-pousse ; tip-top.
(plais.) Fauteuil roulant.
Poussette de poupée, jouet en forme de poussette miniature.
Remarques. Correspond à ce que l’on appelle landau en France (v. par ex. NPR 1993) et carrosse au Québec (v. DQA 1992). — Il existe de nos jours des modèles transformables dans lesquels l’enfant peut être couché ou assis ; pour désigner ces modèles hybrides qui combinent les fonctions de la poussette et du pousse-pousse (v. ce mot), on a relevé les lexies suivantes : poussette-pousse-pousse (24 Cités, 30 août 1977, p. 22) ; poussette transformable (Léman Express, 22 mai 1995, p. 2). — Le mot landau bénéficie d’une connaissance à tout le moins passive en Suisse romande ; cf. cet énoncé métalinguistique : « il s’agissait de ressortir du trolleybus […] avec un landau, une très grande poussette, si vous préférez, comme on dit chez nous » Le Relais (Lausanne) n° 41, printemps 78, p. 9.
Commentaire. Première attestation : 1896 (« Le temps maussade a fait rentrer chacun chez soi. Les bourgeois en promenade, les longues files de “poussettes” sur les sentiers en pleins champs ont disparu depuis longtemps dans l’opacité du lointain. » C.-F. Ramuz, Journal, p. 11 [éd. 1968]) ; v. encore Pier pour des att. du début du xxe siècle. Il est difficile de savoir si l’usage de SR et l’usage de France de ce mot correspondent à des réalités distinctes depuis les toutes premières attestations, ou, dans le cas contraire, de déterminer à partir de quand une spécialisation s’est produite. Lar 1903 et 1932 définissent poussette comme une « petite voiture d’enfant », « syn. de pousse-pousse ». Le mot pousse-pousse est présenté dans les mêmes sources comme une « poussette, voiture d’enfant », ce qui crée un court-circuit définitionnel qui empêche de préciser la nature du référent ainsi désigné. Seules les sources les plus récentes (v. par ex. Lar 1984 ou TLF) précisent qu’il s’agit, en France, d’une voiture constituée d’un siège pour transporter l’enfant en position assise. On peut donc affirmer que, dans l’usage moderne, la paire SR pousse-pousse / poussette correspond resp. à poussette / landau dans l’usage de France (et à pousse-pousse / carrosse au Québec).
Bibliographie. Pier ; « “voiture d’enfant” rép. ou gén. Belg. ; S.R. » Pohl 1950 ; FEW 9, 553b, pŬlsare I 1 (où la spécificité de l’usage romand n’est pas dégagée) ; “petite voiture d’enfant très basse” Rob 1961 (> GR 1985 et 2001) ; “petite voiture d’enfant pliante, légère et pratique, mais moins confortable que la voiture landau, qui est nettement recommandée pour le nourrisson” Lar 1963 ; “petite voiture d’enfant, pliante, légère et basse” GLLF 1976 ; “voiture d’enfant constituée d’un siège inclinable suspendu à un châssis à roulettes” Lar 1984 ; “petite voiture permettant de transporter un enfant en position assise” TLF ; Lengert 1994.
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