les citations
miche n. f.
◆ Petit pain rond (env. 8 cm de diamètre) à l’eau. Donnez-moi deux miches, s’il vous plaît. ⇒ ballon1.
« L’ordinaire se compose ainsi : un bol de café au lait le matin, avec du pain, du beurre ou de la confiture. À la campagne, pommes de terre et soupe sont rarement servis à cette heure-là. Une miche pour les neuf-heures* ou les dix-heures* […]. » M. North, J. Montandon, Neuchâtel à table, 1973, p. 10.
Miche au lard, miche qui contient des lardons.
Localisation. Canton de Neuchâtel (très vivant). Dans le reste de la Suisse romande on dit ballon (v. ce mot).
Remarques. En français de référence, le mot miche désigne un pain beaucoup plus gros allant d’une à plusieurs livres ; NPR 1993, par ex., le définit par “gros pain de campagne rond”. Pour désigner un pain plus petit, on trouve çà et là en français régional de France des diminutifs tels que michotte n. f. (DurafHJura 1986 ; DromardFrComté 1991 ; ColinParlComt 1992 ; DuchetSFrComté 1993), michot n. m. (BoisgontierAquit 1991 ; Tamine Ardennes 1992 ; TamineChampagne 1993), michon n. m. (MartinPilat 1989 ; FréchetMartVelay 1993 ; FréchetAnnonay 1995), michou n. m. “petite miche ou tarte” (CampsLanguedoc 1991). — En SR, cf. encore le dér. michette n. f. “petite miche” (M. Bossard, coll. vaudois de Wartburg, dans FEW 6, II, 74b, mĪca I 2 b ; v. encore BossardVie 1990, p. 162, où il est précisé « solidement implanté chez nous [Lausanne] au sens de “petite miche” »).
Commentaire. Il est difficile de proposer une première attestation pour cet emploi. On relève dans GuillNeuch 1829-32 le commentaire métalinguistique suivant : « Les Français emploient rarement le mot miche. » ; mais il est malheureusement impossible de préciser le sens du mot à partir du contexte cité (« Donnez-moi la miche, ma cousine ; je couperai le pain. »). Le type miche (< *mĪcca) est attesté en français dès 1170 ; très répandu à toutes les époques et dans plusieurs régions, il désigne des pains de différentes tailles et de pâtes variées (v. FEW), mais semble plutôt inusité en français central, selon certains témoignages relevés chez des glossairistes provinciaux. En français régional, on le relève à Clermont-Ferrand (“toute espèce de pain blanc, quelle que soit sa grosseur” MègeClermF 1861), à Lyon (“pain de luxe d’une demi-livre ou d’une livre ; quoique le mot soit au dictionn. de l’Acad., à Paris les boulangers ne savent pas ce que c’est, et vous rient au nez quand vous leur demandez une miche” PuitspeluLyon 1894 ; v. encore MiègeLyon 1937, SalmonLyon 1995), en Velay (“petit pain long ; pain à base de farine de blé” FréchetMartVelay 1993), dans l’Ardèche (“petit pain blanc allongé” FréchetAnnonay 1995) ainsi qu’en Belgique (“petit pain rond” MassionBelg 1987, Belg 1994). Le mot est aussi attesté dans BoillotGrCombe 1929, p. 219, où il est simplement défini par “miche de pain”. — L’emploi neuchâtelois est à ajouter à FEW 6, II, 74a, mĪca I 2 b.
Bibliographie. GuilleNeuch 1829-32 ; « Suisse » PLi depuis 1989.
Gisèle BOERI
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