les citations
foutimasser v. intr.
(fam.) Se livrer à une occupation mal définie ; faire mal quelque chose, sans suite dans les idées ; perdre son temps à faire des choses inutiles ; faire quelque chose de louche. Qu’est-ce que tu foutimasses encore ! ⇒ pétouiller 1.
1 « Auguste était sombre et semblait réfléchir, ce qui n’était pas dans ses habitudes ; Siméon le vit bien et dit à sa femme : l’Auguste a l’air tout “moindre” ; il mijote quelque chose ; m’étonne ce qu’il “foutimasse”. » W. Dubois, En poussant nos clédards, 1959, p. 11.
2 « Il lui est arrivé une curieuse aventure, reprit le syndic*. Hier matin, foutimassant dans sa grange, il est descendu d’une échelle cinq minutes après qu’un domestique l’avait enlevée ! » A. Belperroud, Les toutes bonnes du syndic, 1973, p. 189.
3 « Les locataires du dessous, un œil ouvert et les oreilles attentives, se sont demandé ce que diable pouvait bien foutimasser Nicole, à cette heure-là. » Bouquet, 10 novembre 1976, p. 16.
Localisation. Bien connu partout sauf dans Canton du Jura (Jura Nord). — Des formes anciennes sont attestées çà et là ; cf. Neuchâtel foutumasser (v. BonNeuch 1867 ; Pier), Genève fichimasser (HumbGen 1852 ; à ajouter à FEW 3, 511a, *fĪgĬcare II 2 auprès de centr. fichumasser) ; elles ont laissé la place à foutimasser dans l’usage contemporain.
Remarques. Cf. encore le dér. foutimasseur n. m. “personne qui foutimasse, qui se livre à des activités louches” (« attrapez-nous les passeurs de frisonnes profiteurs de fraude et foutimasseurs de bétail ! » J. Chessex, Portrait des Vaudois, 1969, p. 20 ; mot attesté dans VillatteParis 1912).
Commentaire. Premières attestations en France : « ne foutimacez plus les oreilles des dames » 1626, v. Larchey ; « ne t’amuse pas à foutimasser ici » 1732, v. DDL 44. Première attestation en Suisse romande : 1861 (v. CalletVaud s.v. muser). Emprunt à un ancien mot d’argot français (v. D’Hautel, Larchey, Villatte) aujourd’hui désuet (Ø GLLF, TLF, GR ; Ø EsnaultArgot 1965, CaradecArgot 1977, ColinArgot 1990, CellardRey 1991) mais très bien représenté dans plusieurs parlers galloromans (v. FEW) et encore bien vivant en français régional de Normandie (v. bibliographie ci-dessous) ; aussi att. en Auvergne avec le sens de “taquiner, tracasser, ravauder”.
Bibliographie. RézeauDuPinAng (1746-1748) s.v. fichimasser ; D’HautelBasLangage 1808 ; CalletVaud 1861 ; « taquiner, tracasser, ravauder » MègeClermF 1861 ; GrangFrib 1864 ; LarcheyArgot 1881 (foutimacer) ; BeauquierDoubs 1881 ; « chercher, regarder, fouiller partout, toucher à tout » CorbisBelfort 1883 ; « foutimassé “mal en train, mal disposé” » PuitspeluLyon 1894 ; WisslerVolk 1909 ; VillatteParis 1912 ; Pier ; FEW 3, 926ab, fŬtŬere II 1 ; BiseHBroye 1939 ; IttCons 1970 (> CuenVaud 1991) ; BonnaudAuv 1976 ; « 1790 » DDL 32 ; « 1732 » DDL 44 ; LepelleyBasseNorm 1989 ; BrasseurNorm 1990 ; LepelleyNormandie 1993 ; GPSR 7, 401b s.v. fichimasser.
Gisèle BOERI
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