duvet n. m.
◆ Couette, grand édredon garni de duvet, de plume ou de matières synthétiques analogues,
utilisé en guise de drap et de couverture. Duvet léger, duvet lourd, duvet quatre saisons. Duvet nordique, duvet norvégien. Duvet
synthétique. Duvet ballon ; duvet piqué, surpiqué. Fourre* de duvet. Bien au chaud sous son duvet. Aérer un duvet à la fenêtre.
1 « Elle cale un peu mieux la tête sur l’oreiller, replie légèrement les genoux ; le duvet se relève ; une colline grise s’arrondit ; Mène a joint les mains sur la poitrine.
Elle semble prier. » M. Zermatten, Le Bouclier d’or, 1961, p. 49.
2 « Mais elle a beau remonter le duvet jusqu’aux oreilles et s’enfoncer plus profondément sous les couvertures et serrer
ses paupières l’une contre l’autre, le sommeil ne veut pas revenir. » G. Clavien, Les Moineaux de l’Arvèche, 1974 (1re éd. 1962), p. 184.
3 « La mère s’était remise au lit. Alors, se tirant hors de sa couchette, il l’avait rejointe,
s’était caché près d’elle sous le chaud duvet. “Sacripant, disait-elle, veux-tu bien me laisser encore dormir un bout [= un instant] !” » D. Baud-Bovy, L’Homme à la femme de bois, 1970, p. 70.
4 « Un matin on s’aperçut que la petite veuve avait disparu et qu’elle ne revenait plus.
La garde enleva les draps, refit le lit, tapota le duvet. Personne ne lui demanda rien. » C. Bille, Juliette éternelle, 1971, p. 207.
5 « Elle couche Jean Calmet comme un bébé, lui enlève sans hâte ses vêtements, le couvre
du drap et du gros duvet, se déshabille à son tour, se couche sur lui, l’enferme dans sa nuit blonde, le parcourt
d’une langue rapide comme une pluie d’été. » J. Chessex, L’Ogre, 1973, p. 151-152.
6 « La première fois que je suis montée chez lui, je le connaissais encore à peine ce
type à violoncelle, il avait posé sa main sur ma nuque dans le champ de seigle bien
brun, je suis montée chez lui, j’ai vu les deux chats qui se roulaient sur le duvet, un gris et un roux tout petits fous aux grands yeux. » A.-L. Grobéty, Zéro positif, 1975, p. 140.
7 « Elle a aimé la nouvelle façon de faire les lits, à la nordique, sans draps à retendre
chaque matin ! Un drap housse qui ne fait pas de plis, un duvet léger, en plume véritable – c’est un investissement longue durée – et un oreiller
dans une fourre* gaie, assortie au duvet, suffisent ! Plus de corvée de lits à faire ! » 24 heures, 18 octobre 1976, p. 15.
8 « Moi je couche “nord”, disait l’un. Je ne pourrais supporter de me sentir entre deux draps. Un duvet sur le corps, c’est tout ce que je tolère. Comme les Scandinaves. » Coopération, 2 juin 1977.
◇ (fig.) Tirer le duvet à soi, de son côté, tirer la couverture à soi, se tailler la part belle.
Remarques. Le mot édredon, qui ne désigne pas exactement le même référent, fait partie de la compétence passive
des Suisses romands mais n’est guère employé, du moins à l’oral, dans l’usage courant ;
quant à couette, il semble encore plus rare. — La lexicographie française contemporaine connaît pour
le mot duvet un sens apparenté : “sac de couchage bourré de duvet ou d’une matière analogue” (NPR 1993 ; sens attesté depuis Lar 1961, v. FEW). — Cf. encore le dér. duvet(t)erie n. f., terme générique désignant les duvets, traversins, oreillers, coussins, etc. (« Songez dès maintenant à la réfection de votre duvetterie, épuration, transvasage de duvets et coussins » La Gruyère, 26 février 1977 ; « Articles de duveterie […] de 5.- à 50.- de moins » Courrier neuchâtelois, 17 mars 1993, p. 10). Formé par analogie avec literie.
Commentaire. Première attestation : 1745 (GPSR). En fr. mod., on trouve duvet n. m. “lit de plumes” chez Boileau et Béranger (Li > Lar 1870–1948) ; toutefois, comme le note le FEW,
il est douteux que ces données reflètent un usage réel. Dans les dialectes toutefois,
le type duvet n. m. “édredon” est très répandu : on le retrouve en Belgique, en Bourgogne, en Champagne, en Lorraine,
en Franche-Comté, en Savoie, et çà et là en territoire d’oc (v. FEW). En français
régional, il est attesté dans le départ. des Ardennes, en Champagne, en Lorraine,
en Franche-Comté et en Ardèche ; on le trouve également en Belgique ; v. encore DRF.
Le mot suisse romand a été l’objet d’un emprunt de la part des Suisses alémaniques :
cf. all. de Suisse (et suissal.) Duvet n. n. (DudenSchweiz).
Bibliographie. GuilleDial 1825, p. 49 ; GuilleNeuch 1829-32 ; PeterCacol 1842 ; HumbGen 1852 ; GrangFrib
1864 ; BonNeuch 1867 ; BeauquierDoubs 1881 ; WisslerVolk 1909 ; OdinBlonay 1910, p. 318a ;
Pier, PierSuppl ; BoillotGrCombe 1929 ; BiseHBroye 1939 ; MeijerEnq 1962, p. 22, 36,
72, 104 ; FEW 15, II, 82a, dŪnn 2 ; TLF 7, 567b et 568a ; GR 1985 ; MassionBelg 1987 ; FuchsBelg 1988 ; PLi depuis 1989 ; DudenSchweiz 1989 ; LanherLitLorr 1990 ; GPSR 5, 1012 ; TamineArdennes 1992 ;
TamineChampagne 1993 ; DuchetSFrComt 1993 ; Lengert 1994 ; Belg 1994 ; « usuel » MichelNancy 1994 ; FréchetAnnonay 1995 ; DRF 2001 ; GR 2001.
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