les citations
chiard, -arde n. m./f. et adj.
(fam.) Peureux, froussard, poltron. Espèce de chiard !
1 « C’est pas dur [= c’est normal] qu’il soit chiard, sa mère l’a toujours cocolé*. » Enq. CD/I, juillet 1976 (NE Neuchâtel).
2 « Eliane interrompit brutalement mes évocations édéniques en me jetant méprisamment : – Pauvre chiard ! / Un chiard, moi ? Ma fierté masculine s’en trouvait atteinte. Le mot, provocant et cru, emporta mes derniers scrupules. » B. Chapuis, Une de Bonfol, 1985, p. 88-89.
3 « Hé ! chiard, rigolait-elle, si tu as la déguille*, donne-moi un bec* et elle passera aussitôt ! » BourquinPays, 1985, p. 47.
Commentaire. En Suisse romande, la forme chiard a d’abord été attestée avec le sens de “enfant qui ne tète plus, jusqu’à l’âge où il marche” (ce sens appartient au français de référence, v. NPR 1993 qui le marque « très fam. »), et comme terme d’injure (Pier ; GPSR). Le sens de “peureux”, non relevé dans Pier, semble assez récent ; le GPSR ne l’atteste que par le témoignage de deux de ses rédacteurs, locuteurs natifs de VD (Desponds) et de NE (Burger), dans un fascicule publié en 1960. Les données du CD montrent que ce sens est en fait connu, de nos jours, dans toute la Suisse romande. En France, la forme chiard a été relevée çà et là mais il n’y a qu’en Anjou qu’on la trouve avec le sens de “lâche, poltron”.
Bibliographie. VerrierOnillAnjou 1908 ; Pier ; FEW 2, 18a, cacare II 4 α ; GPSR 3, 557b ; Nic 1987, 1990 ; NPR 1993.
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