Dictionnaire suisse romand

les citations

bec n. m.

◆ (fam.) Baiser, bécot. Un petit bec sur la joue. Faire un bec, envoyer un bec, recevoir un bec. Donne un bec à ta tante !

1 « Elle m’a donné un bon bec. » MeijerEnq 1962, p. 102.

2 « Le cœur battant, on se regardait, l’œil tendre, on se disait des mots doux, on cherchait sur le chemin du retour un coin pas trop éclairé, on se donnait un petit bec… sur la joue. » IttÇà, 1975, p. 241.

3 « Chaque soir, avant d’aller me coucher, je donne un petit bec à mes seize pensionnaires, des hommes et des femmes qui me font confiance. J’ai compris que les vieux avaient surtout besoin de tendresse. » Lausanne-Soir, 8 décembre 1975, p. 16.

4 « Novembre 1945. Je fête aujourd’hui mes onze ans. La petite voisine m’a fait un bec hier soir sur la bouche. » La Dzapate (journal de carnaval, VS), éd. rose, 1977, p. 1.

5 « Coucou, je m’appelle / C.-J. / Mes parents G. et D. me couvrent de becs depuis le 13 mai 1993 » Avis de naissance, L’Express, 15 mai 1993, p. 19.

6 « Il le lui a encore répété l’autre jour à la récré quand Valérie lui a, une nouvelle fois, couru après dans tout le préau pour lui faire des becs. » L’Hebdo, n° 21 (27 mai-2 juin 1993), p. 54.

7 « Son plus joli souvenir date du jour où, devant un podium, une petite fille s’est plainte de ne rien voir. Il l’a prise sur ses épaules. À la fin de la présentation, elle lui a plaqué un gros bec sur la joue en disant “c’est fantastique, je n’avais jamais vu ça”, raconte-t-il tout ému. » La Liberté, 26/27 août 1995, p. 17.

↪ V. encore s.v. chiard.

◇ (Comme formule de congé, à la fin d’une lettre) Gros becs ! Gros bisous, grosses bises. Bons becs ! Bons baisers.

Commentaire. Première attestation : 1864 (bet, forme d’origine dialectale, v. GrangFrib) ; 1867 (bec, BonNeuch). Déverbal de becquer “donner des baisers” (attesté dans Pier ; aujourd’hui désuet). Le français régional de Ronchamp (J.-P. Chambon, comm. pers.) et de Pontarlier connaît aussi bec “baiser” ; on l’atteste également en Normandie. Au Québec, en Acadie et à Saint-Pierre et Miquelon, le mot est très répandu.

Bibliographie. GrangFrib 1864 ; BonNeuch 1867 ; GrangFrib 1868 ; WisslerVolk 1909, p. 146 ; FEW 1, 305a, beccus ; CollinetPontarlier 1925 ; Pier ; GPSR 2, 305a s.v. bec et 306b s.v. becquer ; BiseHBroye 1939, p. 304 ; MassignonAcad 1962 ; IttCons 1970 (> DFV 1972) ; TLF 4, 336a s.v. bec II A 2 c ; Had 1983 ; Pid 1983, 1984 ; GR 1985 s.v. bec 3 ; DFPlus 1988 ; BrassChauvSPM 1990 ; DQA 1992 ; DHLF 1992 ; LepelleyNormandie 1993 ; Lengert 1994 ; ThibQuébHelv 1996, p. 347.