caisse [kɛ:s] n. f.
◆ (fam.) Entre dans la composition de locutions verbales ayant trait à l’ivresse :
Prendre une (bonne) caisse, s’enivrer ; avoir une caisse, sa caisse, être complètement ivre ; ramener, ramasser, rentrer sa / une caisse, rentrer ivre. ⇒ assommée 2 ; astiquée 3 ; crattée ; fédérale ; gonfle2 3 ; gonflée ; lugée ; maillée ; papet II ; soûlon ; sur (Soleure).
1 « Samedi, à la noce de Pierre, tout le monde a pris une sacrée caisse. » Enq. CD/I, juillet 1976 (NE Neuchâtel).
2 « Le Fr. L. à la fête d’été du Noirmont [JU], il connaît bien la combine. On s’assied
dans une cantine*, on boit un puis deux puis trois verres et à la fin on devient rond. Donc, puissante
déduction, pour ne pas ramasser une caisse, il faut fuir le village s’est dit le Fr. qui, suivant son idée, est rentré chez lui
à Montfaucon pour revenir le soir. » Le Poilie [journal de carnaval, JU Noirmont], 1995, p. 15.
◇ (en emploi adj.) Être caisse, être fin caisse, être ivre (NE, GE ; v. Manno 1994, p. 219).
Commentaire. Première attestation : 1901 (v. Pier). D’après Pierrehumbert, « cette expression a sans doute été suggérée par celle de “être chargé de vin”, jadis très répandue ». L’existence d’une locution équivalente (eine Kiste haben “betrunken sein”) en Suisse alémanique (v. GPSR) ainsi qu’en Allemagne (depuis 1870, v. KüpperUmgangssprache) aurait pu laisser croire à un calque de l’allemand,
mais la locution ramasser une caisse “s’enivrer” a aussi été relevée dans le Lyonnais (G. Salmon) ; cf. encore prendre une caisse “s’enivrer” (1980, J.-L. Benoziglio) et tenir une caisse “être ivre” (1982, J. Houssin), attestations tirées de ColinArgot, qui relèvent peut-être autant
de l’usage régional que du registre argotique. On rencontre aussi cette loc. chez
San-Antonio (Galantine de volaille, 1987, p. 73 ; P. Rézeau, comm. pers.).
Bibliographie. RouxArgSold 1921 ; Pier ; GPSR 3, 40b s.v. caisse 5° ; SalmonVigne 1976, p. 182 ; PR depuis 1984 ; GR 1985 s.v. caisse IV 4 ; Nic 1987, 1990 ; Chapuis 1988 ; ColinArgot 1990 ; NPR 1993 ; Manno 1994, p. 218-219,
264 ; GR 2001.
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