astiquée n. f.
1.◆ (fam.) Volée de coups, rossée, râclée ; coup assené. Prendre, recevoir, ramasser une astiquée. ⇒ assommée 1 ; épéclée 2.
1 « Cette dispute s’est terminée par une belle astiquée. » Enq. CD/II, 1975-1981 (VD Arnex).
2 « En se battant, il a pris une rude astiquée. » Enq. CD/II, 1975-1981 (BE Tavannes).
3 « Je lui ai flanqué une astiquée. » Enq. CD/II, 1975-1981 (NE Bôle).
◇ (Sens figurés.) Forte réprimande, engueulade, correction verbale, semonce. ⇒ engueulée.
4 « Quelle astiquée il a prise lors de la séance du Conseil ! » Enq. CD/II, 1975-1981 (VD Arnex).
5 « Après une telle astiquée, il était à court d’arguments. » Enq. CD/II, 1975-1981 (BE Bienne).
6 « Il a pris une belle astiquée quand il est allé voir le patron. » Enq. CD/II, 1975-1981 (NE Cortaillod).
◇ Défaite humiliante, échec cuisant. ⇒ assommée.
7 « On dira d’une personne qui n’a eu que peu de suffrage au cours d’une élection, qu’elle
a pris une astiquée. » Enq. CD/II, 1975-1981 (NE Colombier).
2.◆ (fam.) Coup reçu par maladresse, par accident. Prendre une astiquée en glissant sur le sol. ⇒ assommée.
8 « Il est tombé de vélo, l’astiquée qu’il en a ! » Enq. CD/II, 1975-1981 (NE Fenin).
Commentaire. Première attestation : 1867. Dérivé original sur frm. astiquer v. tr. “agacer” (1853, Flaubert ; depuis 1867, v. FEW), “battre, frapper” (« pop. » depuis 1878, v. FEW). Ce verbe est attesté dans plusieurs dialectes d’oïl, et a vécu (par
emprunt) dans les dialectes francoprovençaux de Suisse romande (v. GPSR 2, 74ab),
mais le dérivé en ‑ée se fait beaucoup plus rare ; en dehors de la Suisse romande, on le trouve dans le
français régional de la Grand’Combe (Doubs).
Bibliographie. BonNeuch 1867 ; Pier ; BoillotGrCombe 1929, p. 315 ; GPSR 2, 74 s.v. astiquée, astiquer ; FEW 17, 234a, *stikkan 2 a β b’ ; IttCons 1970 ; Voillat 1971, 221-222 ; CuenVaud 1991 ; DromardFrComt 1991 ;
Manno 1994, p. 219.
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