butin n. m.
◆ Effets quelconques, biens, avoirs. Du beau butin. Ramasse ton butin ! ⇒ chenil ; commerce.
1 « Elle est partie, je me suis mis à la tâche et j’en ai déduit que c’était là un métier
ingrat que de mettre de l’ordre après un repas. C’est fou, pour trois personnes, le
butin qu’on dérange, qu’on salit […]. » W. Dubois, En poussant nos clédars, 1959, t. II, p. 92.
2 « J’ai préparé tout mon butin pour partir demain. » Enq. CD/I, 1974 (FR Roche).
◇ (en parlant de personnes) Du joli butin, de jolies filles (IttCons ; CuenVaud). Du petit butin, des gens sans importance (« Son père était un saoulon*, sa mère une traînée, du tout petit butin. » S. Chevallier, Ces Vaudois !, 1966, p. 12).
Commentaire. Plus ancienne attestation en Suisse romande : 1367 (v. PierSuppl). Maintien en français
de Suisse romande d’un mot du français général, dont le sens de “biens, richesse” est attesté de 1675 à 1928 (FEW). Dans les dialectes, ce type s’étend sur presque
toute la moitié septentrionale du domaine galloroman : Liège, Normandie, Anjou, Saintonge,
Orléanais, Centre, Bourbonnais, Bourgogne, Lorraine, Franche-Comté, Suisse romande
(v. GPSR) et Savoie. Dans l’usage régional contemporain, il semble toutefois limité
à la Franche-Comté, à la Suisse romande et à la Bourgogne ; il a en outre été relevé
dans le nord de l’Allier avec le sens de “ensemble des vêtements, trousseau”. Jadis très vivant au Québec (et en Acadie), il y est de nos jours tombé en désuétude.
Bibliographie. GasconDôle 1870 ; BeauquierDoubs 1881 ; PuitspeluLyon 1894 ; Pier, PierSuppl ; CollinetPontarlier
1925 ; BoillotGrCombe 1929 ; GPFC ; GPSR 2, 890b-891b ; MassignonAcad 1962 ; ZumthorGingolph
1962, p. 255 ; FEW 15, II, 32a-33b, bûte II 1 ; DuprazSaxel 1969 ; IttCons 1970, p. 238 ; ALEC q. 99, 1907 ; RouffiangeMagny
1983 ; DurafHJura 1986 ; CuenVaud 199 ; DromardFrComt 1991 ; TavBourg 1991 ; ColinParlComt
1992 ; DuchetSFrComté 1993 ; DubuissBonBerryB 1993 ; RobezMorez 1995 ; ThibQuébHelv
1996, p. 338.
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