les citations
bredzon [bʀədzɔ̃] 🔊 n. m.
◆ Veste à courtes manches bouffantes, aux revers souvent brodés d’edelweiss ; costume traditionnel des armaillis*. Porter fièrement le bredzon fribourgeois. ⇒ armailli ; dzaquillon.
1 « Valet de ferme ! Le domestique, c’est le Confédéré* un peu défavorisé, un Uranais* éberlué, un Fribourgeois du Gibloux qui dort même avec son bredzon […]. » J. Chessex, Portrait des Vaudois, 1969, p. 34.
2 « Hier c’était un plaisir de voir la foule des Valaisans et des touristes envahir les cafés sédunois* ornés des écussons noirs et blancs et arborant les ustensiles chers aux armaillis* de la Gruyère. Les comptoirs étaient transformés en guirlande de sonnailles et les garçons de café portaient le “bredzon”. » L’Express, 24 mai 1976, p. 9.
3 « Fidèle aux traditions, au “bredzon” et au patois, il incarnait bien le Sarinois* de la rive droite [de la Sarine], si proche du Gruérien*. » La Gruyère, 7 août 1976, p. 37.
4 « Lors du cortège de l’après-midi ouvert par les membres du comité et leurs épouses costumés du “bredzon” et “dzaquillon*”, portant sonnailles décorées et clochettes renommées, avec le cor des Alpes bien entendu, les applaudissements crépitèrent de la part des spectateurs admiratifs. » La Liberté, 11 août 1977, p. 11.
5 « La rencontre annuelle des armaillis* […] a toujours un caractère de retrouvailles. Ils étaient venus nombreux sur ce sol décoré de sonnailles, les uns revêtus du “broustou” [= gilet à manches porté en guise de veste ; v. GPSR 2, 848b, s.v. broustoū] ou du “bredzon”, les autres du “dzepon” [= veste des vachers] de velours noir. » La Liberté, 29 novembre 1983.
6 « Le chœur mixte l’Espérance inaugure ses costumes / En vrais Gruériens*, les chanteurs ont voulu le bredzon et le dzaquillon, des tenues présentées à la Pentecôte. » La Liberté, 9 juin 1992.
7 « Le bredzon, je l’ai toujours, et je le garde précieusement en souvenir de ce jour-là. » F. Clément, Les Vaches enragées, 1993, p. 66.
8 « Le mois prochain pour la désalpe*, il descendra dans la plaine en bredzon, l’habit de fête des armaillis* fribourgeois. » Télé Top Matin, 21 août 1993, p. 49.
9 « Le chœur mixte paroissial L’Avenir d’Hauteville avait trois raisons de se mettre en fête hier : chanteurs et chanteuses célébraient les vingt-cinq ans de leur société sous sa forme mixte et les nonante* ans de ce qui s’appelait antérieurement la Société de chant. Et l’on joignait à ce double anniversaire la fête inaugurale des bredzons et dzaquillons* qui désormais habillent chanteurs et chanteuses. » La Liberté, 22 novembre 1993, p. 33.
↪ V. encore s.v. camisole ; capet ; dzaquillon.
Localisation. Le référent est typique du canton de Fribourg, en particulier de la Gruyère ; mais le mot et la chose sont assez bien connus un peu partout en Suisse romande.
Remarques. Ce mot à connotation folklorique ne connaît pas d’équivalent en français de référence.
Commentaire. Premières attestations : 1719, sous la forme bergeon ; 1722, sous la forme brezon. Emprunt du français régional à la forme dialectale fribourgeoise brǝdzo̩n. Cette forme dialectale serait le reflet d’une forme aphérésée du mot français haubergeon, attesté de 1170 à 1878 (v. FEW), et qui désignait un “petit haubert sans manches”. Une forme bergeon est d’ailleurs attestée avec ce sens en moyen français (1485), dans un texte probablement écrit en Flandres (v. FEW).
Bibliographie. OdinBlonay 1910, p. 66a ; GPSR 2, 754a ; FEW 16, 134b et 752b, *halsberg ; IttCons 1970 ; Had 1983 ; Pid 1983, 1984 ; Lengert 1994.
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