les citations
roiller [ʀɔje] 🔊 v.
1.◆ (v. intr.) Battre, frapper (sur qn, à une porte, etc.). Elle s’est mise à me roiller dessus. Roiller aux portes. Roiller sur sa caisse. Roiller sur qn. ⇒ roillé, ‑ée.
1 « Les uns jouent d’un instrument : violon, piston, bugle, bombardon, grosse caisse, tambour, bigophone, etc., etc. Les autres marquent le rythme en roillant [en italique dans le texte] sur de vieilles casseroles […]. » IttÇà, 1975, p. 22.
2 « Il roillait comme un forcené sur son tambour. » CuenVaud, 1991, p. 147.
2.◆ (v. imp.) Pleuvoir à verse. Ça fait des heures qu’il roille sans arrêt.
Remarques. Emplois familiers, fréquents à l’oral mais très rares à l’écrit. — Plusieurs cacologies du xixe s. offrent la graphie rollier (GuilleDial 1825, PeterVoc 1828, GuilleNeuch 1829-32, PeterCacol 1842, BonNeuch 1867) ; CalletVaud 1861 et GrangFrib 1864 présentent la graphie rolier, et RouxArgSold 1921 roillier. — Cf. encore le composé roille-bidons n. m. “percussioniste” (v. cit. s.v. Guggenmusik 1), le déverbal roille n. f. “forte averse, grosse pluie”, en particulier dans pleuvoir à (la) roille (« il pleut à la “roille”, nous essayerons d’admirer encore l’automne qui pleure » W. Dubois, En poussant nos clédars, 1959, p. 182 ; v. CalletVaud 1861 ; WisslerVolk 1909 ; OdinBlonay 1910, p. 502b ; RouxArgSold 1921 ; Pier ; BiseHBroye 1939, p. 305 ; ZumthorGingolph 1962, p. 250 ; SchüleNendaz 1963 ; IttCons 1970 > CuenVaud 1991 ; ArèsParler 1994 s.v. roiller ; PLi 1998) et le part. passé substantivé roillée n. f. “rossée, volée de coups ; forte averse” (« Il était là, encapuchonné de la tête aux pieds, stoïque comme un gendarme qui se mouille, sous la pire des roillées. » 24 heures, 31 mai 1977, p. 4 ; v. BonNeuch 1867 [rolliée] ; WisslerVolk 1909 ; Pier ; IttCons 1970 > CuenVaud 1991).
Commentaire. Premières attestations : au sens 1, 1669 (rollye, v. Pier ; forme probablement patoise) et 1825 (rollier, GuilleDial) ; au sens 2, 1867 (BonNeuch). Type attesté à quelques reprises en ancien et en moyen français, dans des sources et des manuscrits qu’il faudrait pouvoir localiser (v. FEW) ; dans les parlers modernes, on ne le retrouve que dans l’est (Vosges, Côte-d’Or, Doubs, Jura, SR, Haute-Savoie, Isère ; v. FEW). En français régional de SR, il s’agit clairement d’un emprunt aux patois, dans les deux acceptions. En français régional de France, on n’a relevé que pleuvoir à la roïlle (Pontarlier, Doubs).
Bibliographie. GuilleDial 1825, p. 33 ; PeterVoc 1828 ; GuilleNeuch 1829-32 ; PeterCacol 1842 ; CalletVaud 1861 ; GrangFrib 1864 ; BonNeuch 1867 ; ConstDésSav 1902 (qui donne reuiller pour GE ; nous n’avons pas retrouvé sa source) ; BGPSR 8 (1909), p. 4 et note 5 ; WisslerVolk 1909 ; RouxArgSold 1921 ; Pier ; CollinetPontarlier 1925 ; BiseHBroye 1939, p. 302 ; FEW 10, 508b, *rŎtĬcŬlare 3 a, b ; SnellGen 1960 ; ZumthorGingolph 1962, p. 250 ; SchüleNendaz 1963 ; IttCons 1970 (> CuenVaud 1991) ; PLi depuis 1989 ; ArèsParler 1994 ; OffScrabble 1995.
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