réjouir (se -) v. pron.
◆ Se faire un plaisir d’un événement à venir, se faire d’avance une joie ; attendre
impatiemment, avoir hâte. Se réjouir de, s’en réjouir. Je vais passer le week-end à Paris : je me réjouis. Ils
se réjouissent de partir en vacances, ils ont hâte de partir, il leur tarde de partir. On se réjouit de votre venue, de votre visite, on a hâte que vous soyez là. Les enfants se réjouissent de Noël, les enfants attendent Noël avec impatience. Je me réjouis d’avoir fini ce travail, j’ai hâte, il me tarde d’avoir fini ce travail.
1 « Il rentrait de course la veille et quand il est arrivé en vue de Châble, il était
tellement content, content parce qu’il se réjouissait de sa femme [de bientôt revoir sa femme]. » M. Chappaz, Portrait des Valaisans, 1965, p. 106.
2 « Demain dimanche 23 mai, toute la paroisse sera en fête. En effet, l’abbé G. C., ordonné
prêtre dimanche dernier à Saignelégier [JU], célébrera sa Première Messe dans sa paroisse.
Toute la communauté se réjouit de vivre cet événement exceptionnel et prépare un accueil fraternel à l’abbé G. » Le Pays, 22 mai 1976, p. 3.
3 « Tout le monde se réjouit des vacances. C’est nécessaire, bon, normal. » Le Pays, 4 août 1976, p. 3.
4 « [offre d’emploi] Représentant / Sa tâche sera de créer de nouveaux contacts avec les
clients, de les conseiller dans l’utilisation optimale de nos produits, de soigner
la clientèle existante et de collaborer avec nos distributeurs. […] Nous nous réjouissons de recevoir votre offre. » La Suisse, 25 septembre 1976, p. 17.
5 « À la veille d’échéances importantes sur le plan local, le comité se réjouit d’accueillir une nombreuse assistance à cette prochaine réunion politique. » Le Pays, 28 octobre 1976, p. 5.
6 « Après la partie administrative, il sera possible à ceux qui le désirent de se restaurer.
Nous nous réjouissons de vous accueillir nombreux à cette soirée si importante et nous vous saluons bien
cordialement. » Le Pays, 24 février 1977, p. 4.
7 « Les exigences en matière de sport ont changé, les techniques, les performances également
et avec tous les sportifs de Develier [JU] et les futurs utilisateurs de la halle* de gymnastique, nous nous réjouissons de voir bientôt mises à leur disposition, des installations ultra-modernes. » Le Pays, 22 mars 1977, p. 3.
8 « Voilà qui promet quelques belles soirées de grand sport. On se réjouit de voir, ou plutôt de revoir à Genève, tous ces cracks en action, au travers de douze
épreuves richement dotées […]. » La Suisse, 29 mars 1977, p. 19.
9 « Samedi prochain, nos portes seront grandes ouvertes. Venez donc prendre le pouls de
la vie quotidienne d’une brasserie suisse. […] Toute brasserie de Suisse se réjouit de vous accueillir. » La Liberté, 3 juin 1977, p. 14.
10 « Le retour s’effectuait par Cerlier et Gerolfingen et, si dans les cars les commentaires
allaient bon train, chacun se réjouissait déjà de la prochaine course*. » Journal du Jura, 24 juin 1977, p. 13.
11 « [annonce d’un restaurateur] Je me réjouis de vous recevoir ! Vous faire déguster mes spécialités ! » Feuille d’Avis de Vevey, 30 juillet 1977, suppl. p. X.
12 « Oui, je me réjouis de partir là-bas […]. Nous participerons à quelques concours […] qui devraient nous
permettre, en fonction des résultats enregistrés, de nous qualifier pour les dernières
épreuves de Coupe d’Europe ou de Coupe du monde. » 24 heures, 17 février 1993, p. 35.
Remarques. Emploi critiqué par Défense du français. — On trouve dans GrangFrib 1864 se réjouir pour (que l’auteur corrige par se réjouir de), mais ce régime prépositionnel n’est pas attesté au fichier CD. Cf. encore WolfFischerAlsace 1983, qui l’atteste pour l’Alsace à trois reprises (avant
1852, en 1852, et en 1920).
Commentaire. En français de France (et du Canada), se réjouir fait presque toujours référence à des événements présents ou passés (cette précision,
jamais explicitement fournie par les dictionnaires, peut toutefois se déduire des
exemples donnés). En français de Belgique et de Suisse, en revanche, le verbe renvoie
le plus souvent à des événements à venir : je me réjouis de terminer ne peut être énoncé que par une personne qui n’a pas encore terminé (sinon, on dirait
plutôt je suis content d’avoir terminé, ou quelque tournure équivalente avec verbe à l’infinitif passé). Cet emploi est signalé
par Ac 1798-1878 (« Je me réjouis de lui apprendre cette bonne nouvelle. Je me réjouis de l’aller voir. »), mais il semble bien être tombé en désuétude en France (malgré FEW 4, 77b, gaud ?re I qui le donne sans marque). — L’all. sich freuen pourrait avoir joué un rôle dans le maintien de cet archaïsme en Suisse romande ;
toutefois, il peut tout aussi bien renvoyer à des événements présents que futurs,
selon qu’on l’emploie, respectivement, avec la prép. über ou avec la prép. auf.
Bibliographie. PierSuppl ; Hanse 1983, 1987 ; Défense du français n° 283 (octobre 1988) ; Belg 1994.
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