les citations
éd. 1999 pouces (tenir les - à qn) loc. verb. (rare serrer les - à qn)
◆ Locution performative que l’on énonce à l’adresse de quelqu’un à qui l’on veut souhaiter bonne chance, pour lui dire qu’on est de tout cœur avec lui, pour lui manifester son soutien, en particulier avant un examen, un entretien d’embauche, etc. ★ La locution s’énonce accompagnée ou non du geste de se serrer les pouces. Je te tiendrai les pouces pendant ton examen. Je te serre les pouces pour ta soutenance.
1 « D. B. affine par un dur entraînement sa préparation aux J. O. d’hiver. Nous lui tenons les pouces. » Défense du français, janvier 1980, n° 196.
2 « Pour G. O., après avoir consolidé sa réussite, il s’agira de conquérir les francophones. Elle pense déjà à traduire certaines chansons : “On ne veut pas de Röstigraben*. Maintenant il faut que les Romands me tiennent les pouces.” » Le Nouveau Quotidien, 14 septembre 1995, p. 27.
(var.) SE TENIR / SE SERRER LES POUCES (POUR QN) loc. verb. réfl. Je me serre les pouces pour toi.
3 « Vous vous tiendrez les pouces quand ce sera mon tour. » ArèsParler, 1994, p. 122.
4 « Sanitas se tient les pouces pour R. H. […] et pour l’équipe nationale suisse de football pendant le Mundial en Amérique. » Carrousel [bulletin de la Caisse maladie Sanitas], juin 1994, p. 2.
5 « L’arrivée et le départ du Tour de France dans le canton* de Neuchâtel constituerait l’une des grandes manifestations du 150e anniversaire de la République et canton* de Neuchâtel. […] Du côté du comité d’organisation neuchâtelois, on se tient les pouces. Mais on craint également que, l’Irlande accueillant le départ du Tour 1998 […], la direction de la Grande Boucle n’effectue pas d’autre “visite” à l’étranger. » La Liberté, 18 juillet 1997, p. 30.
Remarques. Une enquête de vitalité (février 1998 ; 56 étudiants, la plupart originaires des cantons NE-BE-JU) a révélé que la loc. est connue et employée par tous les témoins. — Correspond approximativement au français de référence croiser les doigts “conjurer le sort” (v. GR 1985 s.v. croiser ; BernetRézeau 1989 s.v. croiser ; DunetonBouquet 1990, p. 928) ; cette locution s’emploie toutefois dans la plupart des cas pour soi-même, alors que la locution romande se dit pour autrui.
Commentaire. Non attesté à date ancienne au fichier CD. Il semble s’agir d’un calque de la loc. allemande correspondante jemandem / für jemanden den / die Daumen drücken / halten (DudenUniv 1996) ; v. aussi, pour un aperçu historique, RöhrichRedensarten s.v. Daumen. — Manque à FEW 9, 132b, PŎLLEX I. 
Bibliographie. ArèsParler 1994 s.v. tenir ; KublerExpr 1995, p. 281.
Michaela HEINZ
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