jaquette n. f.
◆ Vêtement à manches longues couvrant le torse, le plus souvent en tricot, fermé sur
le devant à l’aide de boutons ou d’une fermeture éclair, et porté par-dessus la chemise,
le chemisier ou la blouse. Jaquette de laine, de tricot, de fourrure. Jaquette à fermeture éclair. Jaquette pour
hommes, pour bébés, pour enfants. Tricoter une jaquette.
1 « Les enfants entraient dans cette grande maison négligemment ouverte, seule une voix
au premier étage appelait : Honoré ! ils entraient comme des oiseaux étourdis, ils
ne se perchaient pas sur le lustre, ils se tenaient par la main dans leurs petites
jaquettes roses tricotées et un doigt dans la bouche ils contemplaient le Chinois à gros ventre
blanc comme une araignée qui disait du matin au soir et toute la nuit : bonjour. » C. Colomb, Le Temps des anges, 1962, p. 170.
2 « J’appris qu’elle était veuve, et qu’en effet, cette machine à tricoter à laquelle
son mari et elle avaient été rivés leur vie durant, les avait sauvés de la faim et
de la misère. Ils y avaient confectionné à longueur de journée pulls, jaquettes, sous-vêtements divers, qu’ils vendaient aux grands magasins, et à une petite clientèle
privée. » A. Rivaz, De Mémoire et d’oubli, 1973, p. 91.
3 « Serrée dans une jaquette de laine brune à boutons dorés, un fichu ne couvrant qu’à demi ses beaux cheveux
où paraissent quelques fils gris, les épaules dansantes, elle marche si vite que j’ai
peine à la suivre. » J. Mercanton, L’Été des Sept-Dormants, 1974, p. 14.
4 « Elle a mis une jaquette de jersey gris perle sur son chemisier, chaleur sèche dans son appartement ripoliné. » A.-L. Grobéty, Zéro positif, 1975, p. 39.
5 « Vivre dans une nature sauvage ? Comment ? “Un retour à la vie d’autrefois”, ont proposé certains jeunes tandis que R.-P. B. expliquait son existence dans une
caverne de Finges, se nourrissant de sauterelles et d’hérissons, mais après avoir
endossé une chaude jaquette pour se prémunir du froid qui sévissait à Sapinhaut. » Tribune-Le Matin, 5 septembre 1976, p. 14.
6 « Tricotez vous-même ces gros pulls et jaquettes à grosses côtes ou Jacquard à la mode cet hiver. » 24 heures, 13 septembre 1976, p. 15.
7 « Combien de femmes, dans notre pays, tricotent-elles pulls et jaquettes, layettes et chaussettes ? Des milliers, sans doute. » Le Nouvel Illustré, 20 octobre 1976, p. 29.
8 « Fourrures sensationnelles de premier choix. Manteaux et jaquettes au prix du fabricant, lynx, vison toutes les couleurs, renard argenté croisé roux
bleu et gris, marmotte canadienne naturelle, astrakan et castor. » 24 heures, 13-14 novembre 1976, p. 9.
9 « Jaquette de tricot pour hommes, fermeture boutons, avec gros col et poches poitrine, marine,
beige, vert mousse. » 24 Cités, 30 août 1977, p. 7.
10 « À vendre jaquette en peau de daim doublée de peau de mouton, état de neuf […]. » Construire, 14 décembre 1977.
11 « Elle-même ne semblait avoir aucune frayeur de la mort. Elle s’étonnait quand on lui
conseillait de mettre une jaquette de crainte qu’elle ne s’enrhume, ce qui lui arrivait tous les hivers et la dernière
fois elle avait eu la pneumonie. » C. Bille, Le Bal Double, 1980, p. 53.
↪ V. encore s.v. crocher 3.
Remarques. L’équivalent approximatif de ce mot en français de référence est cardigan n. m. “veste de tricot à manches longues, et boutonnée devant jusqu’au cou” (NPR 1993). Ce terme n’est guère employé en Suisse romande. — En France, dans l’usage
contemporain, le mot jaquette est vieilli (d’après NPR 1993) et désigne une veste de femme, boutonnée par-devant,
ajustée et à basques ; ce vêtement est plutôt appelé veste en Suisse romande (tout comme d’ailleurs en France). — Au Québec, c’est la chemise
de nuit qui est appelée jaquette (v. FEW ; TLF ; DQA 1992).
Commentaire. Première attestation : 1945 (« elle travaillait au jardin, habillée d’une vieille jupe et d’une jaquette de laine » C. Colomb, Châteaux en enfance, p. 41), mais probablement plus ancien (Bridel, en 1866, donne dzaketta, jaquette n. f. “petit corset, veste pour femme” ; la seconde forme appartient plutôt au français régional qu’au patois). Innovation
sémantique romande, attestée en patois et en français régional, se rattachant probablement à mfr. frm. jaquette “sorte de justaucorps court, surtout des paysans” (att. de 1386 à 1787, v. FEW).
Bibliographie. Bridel ; FEW 5, 8b, Jacobus I 1 b (où la forme de français régional serait à ajouter auprès de la forme patoise) ; Had 1983 ; Nic 1990 ; ArèsParler 1994.
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