les citations
gouttière n. f.
◆ Fente, fissure ou trou dans une toiture ou un plafond, par où s’écoulent les eaux de pluie (ou de neige fondue) ; eau qui s’en écoule. Réparer les gouttières.
1 « Lui, ses frères et son fils grimpent sur les toits quand le temps est au [beau] fixe et nous font cadeau d’une tuile qui nous évitera la gouttière de novembre. » E. Gardaz et al., Le Vin vaudois, 1975, p. 56.
2 « Et la gouttière de notre logement, est-ce qu’on va la réparer, oui ou merde ; chaque fois qu’il pleut on a de l’eau dans la chambre et ma femme est obligée de mettre un seau […]. » G. Clavien, Le Partage, 1976, p. 342.
3 « Ayant mal dormi de trop de silence, je me suis levé à l’aube ; j’ai fait le tour de la maison. Dans quel délabrement je la retrouve ! Tout autant que ces souvenirs, je découvre des lézardes, des gouttières, des marches pourries, des gonds rouillés. » M. Zermatten, Un Amour à Grenchen-Nord, 1978, p. 14.
4 « Elle en avait connu de ces chalets* loués dont les portes et les fenêtres ne ferment pas, tant le bois (un mauvais bois frais) a travaillé et qui ont des gouttières plein les toitures. » C. Bille, Forêts obscures, 1989, p. 28.
Remarques. En français de référence, gouttière désigne un canal fixé au bord inférieur des toits pour recueillir les eaux de pluie ; le mot est aussi connu avec ce sens en Suisse romande, mais il est concurrencé par chen(e)au (v. ce mot à la nomenclature).
Commentaire. Première attestation : 1458 (gotyere, v. Pier). Dialectalisme ; l’hapax mfr. chez Montaigne (v. FEW) semble être en fait un régionalisme du Sud-Ouest chez cet auteur (quant à la marque « vx » dans GR 1985, maintenue dans GR 2001, elle n’est étayée par aucune donnée textuelle ou lexicographique ; TLF donne cette acception sans marque, mais l’illustre par des citations d’auteurs – Pesquidoux et Loti – originaires du Sud-Ouest). Dans les dialectes galloromans, en plus de la Suisse romande, on relève ce type dans les Ardennes, en Haute-Marne, dans les Vosges, le Bas-Rhin, le Doubs, le Jura, l’Ain, la Haute-Savoie, le Rhône, en Provence et dans le Languedoc (v. FEW). En français régional de France, le mot est attesté dans les Ardennes, dans le Doubs, en Savoie, dans l’Ain, en Isère, dans les Hautes-Alpes, à Lyon, dans le Pilat, le Beaujolais et le Velay, en Auvergne, en Ardèche, dans le Sud-Ouest et dans l’Ouest. D’après M. Francard (comm. pers., 14 août 1996), serait également connu et employé dans le français régional de la Wallonie méridionale, mais uniquement pour désigner la fissure, et non l’eau qui s’en écoule.
Bibliographie. SchneiderRézDoubs 1786 ; GuilleNeuch 1829-32 ; PeterCacol 1842 ; HumbGen 1852 ; CalletVaud 1861 ; BonNeuch 1867 ; ChambonVayssier 1879 ; PuitspeluLyon 1894 ; ConstDésSav 1902 ; OdinBlonay 1910, p. 226a ; Pier, PierSuppl ; BoillotGrCombe 1929, p. 176 ; FEW 4, 346a, gŬtta I 1 b ; MüllerMarécottes 1961 ; TLF (sans marque) ; RézeauOuest 1984 ; « vx ou rég. (Suisse) » GR 1985 ; MartinPellMeyrieu 1987 ; « usuel » MartinPilat 1989 ; TamineArdennes 1992 ; « le français du Sud-Ouest emploie gouttière dans cette acception à l’exclusion de tout autre » BoisgontierMidiPyr 1992 ; « usuel » VurpasMichelBeauj 1992 ; « usuel » BlancRouatVill 1993 ; « usuel » FréchetMartVelay 1993 ; « usuel » VurpasLyonnais 1993 ; PotteAuvergne 1993 ; Lengert 1994 ; « usuel » FréchetAnnonay 1995 ; SalmonLyon 1995 ; GermiChampsaur 1996 ; FréchetAin 1998 ; « vx ou rég. (Suisse) » GR 2001.
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