les citations
goron n. m. (parfois écrit avec une majuscule)
◆ Vin rouge valaisan, de qualité inférieure à la dôle*. ★ Le goron, identique à la dôle* dans sa composition, est issu de raisins dont la teneur en sucre est insuffisante pour obtenir l’appellation « dôle ». Une bouteille de goron du Valais. ⇒ dôle ; humagne ; Neuchâtel ; salvagnin.
1 « En 1959 le cépage ou les cépages connus sous le nom de Goron n’existent plus depuis bon nombre d’années, même à Bovernier. Jusqu’en 1959 le Goron n’est plus qu’un mot, souvenir du passé. En cette même année, à la suite d’une décision réfléchie, le Goron renaît. Ce mot est cependant dépouillé de tout contenu ampélographique. Mais il est réintroduit dans le langage vivant avec une signification vinicole nouvelle. En effet, le Goron désigne un nouveau type de vin rouge valaisan, issu des cépages Pinot noir et Gamay, soit de l’un ou de l’autre seulement, soit des deux à la fois. Ce vin rouge doit être de bonne qualité moyenne ou courante, mais moins généreux que la Dôle*. Un arrêté officiel fixe dorénavant chaque année le degré dans l’échelle Oechslé au-dessus duquel les raisins de Pinot noir et de Gamay peuvent fournir de la Dôle* et au-dessous duquel ils doivent donner du Goron. » J. Nicollier, “La renaissance du « GORON » en 1959 et les vins rouges valaisans”, dans Almanach du Valais, 1960, p. 104b-105a.
2 « Le goron est un vin léger, fruité et fin. Il est ainsi dénommé lorsque le mélange pinot noir/gamay n’atteint pas les minima Oechslé prévus par la loi. Plus léger que la dôle*, il passe bien et désaltère avec volupté. » J. Follonier et al., Vins du Valais, 1977, p. 134.
3 « Elle a déposé la soupière, le fromage et le pain. Des mains se sont tendues. Une assiette bien chaude, une croûte qui craque, un couteau s’enfonçant dans la pièce. Des verres de lait et d’autres de goron. Sur une table de bois qu’on inaugure ce soir. » La Femme d’aujourd’hui, 18 juin 1977, p. 34.
4 « Après l’introduction de l’arrêté fédéral* sur la viticulture le 1er janvier de cette année, le Gouvernement valaisan avait modifié son arrêté cantonal* sur les appellations d’origine contrôlée (AOC). Plus sévère que le texte fédéral*, il impose des limites de rendement pour les vins de seconde et troisième catégorie. Cette mesure touche directement le goron, un vin rouge de deuxième catégorie qui trouve facilement preneur sur le marché. » Journal de Genève et Gazette de Lausanne, 14 juillet 1993, p. 15.
Localisation. D’origine valaisanne, cette dénomination est connue dans toute la Suisse.
Commentaire. Première attestation : 1871, Victor Dénériaz, “Les différents cépages du Valais”, paru dans Le Villageois, Journal agricole du Valais, n° 6. Mot d’origine inconnue ; il pourrait s’agir d’un terme pré-roman signifiant “rouge” et dont on trouverait quelques représentants dans le nord-est de l’Italie. Le mot désignait avant 1959 divers cépages valaisans mal identifiés, et en particulier un vin rouge originaire de la commune de Bovernier ; en 1959, un arrêté officiel le fixe dans sa nouvelle acception (v. ci-dessus). — Sans tradition lexicographique.
Bibliographie. J. Nicollier, “La renaissance du « GORON » en 1959 et les vins rouges valaisans”, Almanach du Valais, 1960, p. 103-105 ; M. Desfayes, “Origine et signification de « goron »”, Bulletin de la Murithienne (Société valaisanne des Sciences naturelles), fasc. 86 (1969), p. 80-81 ; E. Schüle, Vins du Valais, 1977, p. 207 ; NicCépVal ; OffScrabble 1995.
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