frouiller v. intr.
◆ Tricher (au jeu, à l’école). Cet élève a encore frouillé. T’as frouillé, je ne joue plus avec toi ! ⇒ chinder 2.
1 « Si tu frouilles à nouveau, tu seras puni sérieusement. » Enq. CD/II, 1975-1981 (VD Arnex).
2 « Fais voir ton jeu : ce n’est pas juste, tu as frouillé ! Si tu continues, on te met dehors ! » Enq. CD/II, 1975-1981 (NE Colombier).
Localisation. 〈Canton de Vaud〉, 〈Canton de Genève〉, 〈Canton de Fribourg〉 ; spor. 〈Canton de Neuchâtel〉.
Remarques. Limité à la langue parlée. — Dans la même famille morphologique, cf. le déverbal frouille n. f. “tricherie” (« Rien n’est plus désagréable que la frouille dans les classes » Enq. CD/II, 1975-1981, VD Arnex) et les suffixés frouillon, ‑onne n. m., f. “tricheur, ‑euse” (« Y a rien à faire contre cette bande de “frouillons”, moi, j’y joue plus. » G. Duttweiler, Joyeusetés du Pays de Vaud et d’ailleurs, 1972, p. 75) et frouilleur, ‑euse n. m., f. “id.” (« Plusieurs “frouilleurs” (nom vaudois des tricheurs) ont échangé, dans les toilettes, des fiches qui portaient
toutes les réponses aux questions de l’examen » Gazette de Lausanne, 13 juillet 1983).
Commentaire. Première attestation en SR : 1825, Neuchâtel (GuilleDial) ; première attestation en
France : env. 1750, Du Pineau, Lyon. Dialectalisme (v. FEW pour des formes dialectales relevées
en Saône-et-Loire, en Haute-Saône, dans le Jura et le Doubs, en Savoie, Haute-Savoie
et Isère, dans le Rhône et la Loire). En français régional de France, le mot couvre à peu près la même extension que dans les dialectes (v. bibliographie
ci-dessous).
Bibliographie. VurpasDuPinLyon (env. 1750) ; GuilleDial 1825, p. 30 ; GaudyGen 1827 ; PeterVoc 1828 ; GuilleNeuch 1829-32 ;
PeterCacol 1842 ; HumbGen 1852 ; CalletVaud 1861 ; BonNeuch 1867 ; GasconDôle 1870 ;
PuitspeluLyon 1894 ; OffnerGrenoble 1894 ; CarrezHJura 1901, 1906 ; « Annecy, Genève » ConstDésSav 1902 ; « frouille, frouillon » VachetLyon 1907 ; Pier, PierSuppl ; CollinetPontarlier 1925 ; Mâcon 1926 ; FEW 3, 768b, fraudare I 2 ; PrajouxRoannais 1934 ; MiègeLyon 1937 ; ZumthorGingolph 1962, p. 252 ; IttCons
1970 (> DFV 1972, CuenVaud 1991) ; « Lyon, Savoie » RLiR 42 (1978), p. 172 ; DoillonComtois ; « frouille, frouillon » ManteIzeron 1982 ; TuaillonVourey 1983 (comm. à réécrire) ; DurafHJura 1986 ; GuichSavoy 1986 ; MartinPellMeyrieu 1987 ; BeauquierDoubs
1881 ; DucMure 1990 ; DromardFrComt 1991 ; ColinParlComt 1992 ; VurpasMichelBeauj
1992 ; VurpasLyonnais 1993 ; BlancRouatVill 1993 ; SalmonLyon 1995 ; OffScrabble 1995 ;
PLi 1998 ; FréchetAin 1998.
Copyright © 2022, tous droits réservés
|