étruler v.
1.◆ (v. tr.) Déconcerter (qn), faire perdre ses moyens (à qn). Ne te laisse pas étruler.
1 « Tu étrules cet enfant. » Enq. CD/II, 1975-1981 (VD Ste-Croix).
2.◆ s’étruler v. pron. S’affoler, paniquer, perdre ses moyens. Il s’étrule quand il doit parler en public.
2 « Je m’étrule avant un examen. » Enq. CD/II, 1975-1981 (VD Ste-Croix).
3 « À trop parler de leurs examens les élèves s’étrulent. » Enq. CD/II, 1975-1981 (NE Fenin).
4 « Quand le maître m’a interrogée, je me suis étrulée et je n’ai pas pu répondre. » Enq. CD/II, 1975-1981 (NE Colombier).
3.◆ étrulé, ‑ée part. passé adj. Abasourdi, ahuri, déconcerté, désemparé, effaré, paniqué.
5 « Que pensent les clients, tout étrulés, de cette guerrière exhibition ? Qu’ils ont confié leur sort à un hussard ? Est-ce
qu’ils devinent que le dénicheur de ces trophées est l’homme le plus doux de Lausanne ? » J. Chessex, Portrait des Vaudois, 1969, p. 204.
6 « Si le maître parle trop fort, les enfants sont facilement étrulés. » Enq. CD/II, 1975-1981 (VD Arnex).
7 « J’ai été tellement étrulé que je n’ai pas pu répondre. » Enq. CD/II, 1975-1981 (NE Bôle).
8 « On voyait à la manière dont il prenait la parole qu’il était étrulé. » Enq. CD/II, 1975-1981 (NE Fenin).
9 « Elle ne savait plus quoi dire, tellement elle était étrulée. » Enq. CD/II, 1975-1981 (BE Moutier).
10 « Cette fillette était si étrulée qu’elle a raté son examen. » Enq. CD/II, 1975-1981 (JU Porrentruy).
↪ V. encore s.v. ébriquer.
Localisation. Jura vaudois, 〈Canton de Neuchâtel〉, 〈Canton de Berne (Jura Sud)〉, 〈Canton du Jura (Jura Nord)〉.
Remarques. Familier, registre oral ; très rare à l’écrit. — On rencontre aussi les graphies étrullé (IttCons > CuenVaud ; IttÇà 1975, p. 197) et étrûler (GrafBern).
Commentaire. Première attestation : 1867. Type lexical d’origine incertaine, également attesté
dans les dialectes de Suisse romande (v. GPSR), ainsi que dans les dialectes et le
français régional de Franche-Comté (v. FEW et bibliographie ci-dessous).
Bibliographie. BonNeuch 1867, p. 260 ; BeauquierDoubs 1881 ; Pier ; CollinetPontarlier 1925 ; BoillotGrCombe
1929, p. 161 ; FEW 4, 469b, hŌra I 2 b α et 13, II, 251b, trĪbŬlare I 1 (double classement sans renvoi) ; IttCons 1970 (> CuenVaud 1991) ; GrafBern 1987 ;
GPSR 6, 933ab s.v. ètrulā̩ ; ChapuisMots 1988 ; ColinParlComt 1992 ; Lengert 1994.
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