les citations
direct2 adv.
◆ Directement ; sans détour ; aussitôt, sur-le-champ, tout de suite ; d’un trait, en une seule fois. Rentrer direct à la maison. Je vais faire ça direct. Il est parti direct après souper. Il a avalé son verre direct.
1 « Ce n’est qu’une petite réparation, je vais la faire direct. » Enq. CD/II, 1975-1981 (NE Cortaillod).
2 « Il est venu direct depuis la gare. » Enq. CD/II, 1975-1981 (BE Moutier).
3 « Tu tâcheras de rentrer direct après l’école. » Enq. CD/II, 1975-1981 (JU Porrentruy).
4 « Moi, j’ai fait ni une ni deux, crac direct j’ai été faire le numéro de téléphone, et puis j’ai pu discuter là. » RSR, 29 mai 1976.
5 « Le réveil a sonné, mais je me suis endormie direct. » Att. orale, écolière, 1976 (VD Lausanne).
6 « Un jour, je me sentais tellement mal. J’ai pris un petit pastis, là. Je l’ai avalé direct. » Att. orale, écolière, 1976 (VD Lausanne).
7 « On lui chante une fois et puis il arrive à reproduire direct sur la flûte [d’un enfant doué pour la musique]. » Att. orale, écolière, 1976 (VD Lausanne).
8 « T’aurais dû mettre direct tout dedans [à un enfant qui mange un chocolat au kirsch]. » Att. orale, 1976 (NE Le Landeron).
9 « Le premier jour que mon père est venu ici [comme chef de gare], eh bien il a eu direct une casquette avec lauriers or. » RSR I, 3 mars 1977 (VD Chesières).
10 « [annonce] Miel de bruyère, extra, naturel, direct de l’apiculteur. Centre d’écologie alimentaire, Eclépens. » 24 heures, 12-13 mars 1977, p. 13.
11 « Tu vas quand à la Migros [= nom d’une chaîne de supermarchés] ? Tu vas direct maintenant ? » Att. orale, 1977 (NE Le Landeron).
12 « Y’a pas de sonnette, c’est pour ça qu’il faut rentrer direct. » Att. orale, écolière, 1979 (VD Lausanne).
13 « [annonce] Col des Mosses / direct du propriétaire / chalet*-villa » Journal de Genève et Gazette de Lausanne, 7 février 1996, p. 6.
Droit direct loc. adv. Très directement, sans ambages, sans aucune hésitation. ⇒ droit.
14 « Je te le dis droit direct. » Enq. CD/II, 1975-1981 (JU Porrentruy).
15 « Mais en mars dernier, quand le béat [sic] Ch. lui enfile une part sociale de l’Agro-Centre, notre Frédo consent puisque, simultanément, en même temps droit direct, le Beat [sic] lui refile aussi une coupe de bois communal de bien trois cents m3. » Le Rai-Tiai-Tiai aidjolat [journal de carnaval, JU Ajoie], n° 17, 1994, p. 32.
Commentaire. Première attestation : 1916 (GPSR). L’emploi adverbial de l’adjectif direct, que le GPSR invite à comparer à l’all. direkt, est aussi attesté à Bruxelles (et en Wallonie, comm. pers. de Michel Francard, 15 août 1997), où on l’attribue à l’influence du néerlandais, ainsi qu’au Québec, où il est perçu comme un anglicisme ; en fait, selon GrevisseGoosse13, il serait « non inconnu en France, malgré le silence des dict. » (en particulier avec des verbes de mouvement, J.-P. Chambon, comm. pers. ; appartiendrait en fait à la langue parlée courante, P. Rézeau, comm. pers.) ; cf. par ex. cette att. française récente : « il est monté direct au bureau » (J. Vautrin, La Vie ripolin, 1986, p. 170). La tendance à utiliser un adjectif au lieu d’un adverbe en ‑ment est bien connue du fr. pop. et de l’argot (v. GrevisseGoosse13).
Bibliographie. Pier, PierSuppl ; FEW 3, 90a, directus II ; DagenaisDiff 1967 ; ColpronAngl 1970 ; BeatensBruxelles 1971, p. 224 ; GPSR 5, 751b-752a s.v. direct 3°, 4° et 5° ; GrevisseGoosse13, § 926 d ; Belg 1994.
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