les citations
cru, crue adj.
◆ Humide et froid (du temps, d’un bâtiment, d’un local). Un temps cru, un appartement cru. ⇒ cramine ; fricasse ; rebuse.
1 « L’appartement de ma sœur est cru, il manque de soleil. » Enq. CD/I, mars 1976 (NE Bôle).
2 « Habillons-nous bien, le temps est cru. » Enq. CD/II, 1975-1981 (NE Le Landeron).
3 « Ce logement était trop cru ; nous avons déménagé. » Enq. CD/II, 1975-1981 (BE Tavannes).
4 « Elle écarta les bras, impuissante, elle avait toujours cet enrouement bizarre et la gorge serrée. “L’air cru de l’église”, pensa-t-elle. » C. Bille, Les Invités de Moscou, 1977, p. 91.
Faire cru (loc. verb.) Faire froid et humide. Il fait bien cru ce matin.
5 « C’était un matin d’automne. Il faisait cru, comme on dit en Suisse romande. » G. de Reynold, Mes Mémoires, 1960, t. II, p. 44.
6 « Il fait un peu cru. On parle de rentrer. » Nouvelle Revue de Lausanne, 30 juin 1969, p. 7.
7 « Mets ton manteau, il fait assez cru dehors. » Enq. CD/I, mars 1976 (VD Colombier).
Cru (adj. substantivé) Air humide et froid. Le cru a envahi toute la vallée.
8 « […] car je sens à présent le cru rôder sur le plancher […] ; je le sens tomber sur mes épaules depuis le plafond et, en ce moment, l’hiver s’est assis à la place du printemps sur la chaise vis-à-vis. » W. Dubois, En poussant nos clédars, 1959, p. 118.
9 « […] dès les premiers froids de l’automne on commençait à chauffer pour enlever le cru. » BourquinPays 1985, p. 91.
Commentaire. Type lexical attesté dans une grande partie de la moitié septentrionale de la Galloromania. Dans les dialectes, on le relève en Wallonie, dans le Nord, en Picardie, en Ille-et-Vilaine, dans les Ardennes, dans les Vosges, en Suisse romande et en Savoie ; en français régional, en plus de la Suisse romande, on le trouve à Bruxelles, en Wallonie, dans le Nord, dans les Ardennes, en Lorraine, dans le Haut-Jura, le Doubs, l’Ain, en Savoie et au Canada ; v. aussi DRF. Il est attesté pour la première fois sous la plume de Froissart (xive s.), auteur originaire de Valenciennes (Nord). En Suisse romande, il n’est attesté qu’à partir de 1860 (LengertAmiel ; absent de tous les glossaires du xixe s.).
Bibliographie. Littré ; ConstDésSav 1902 ; OdinBlonay 1910, p. 296a ; Pier, PierSuppl ; CollinetPontarlier 1925 ; BoillotGrCombe 1929 ; GPFC 1930 ; FEW 2, 1369ab, crŪdus I 2 ; GPSR 4, 618a s.v. cru 5° ; IttCons 1970 (> DFV 1972) ; BeatensBruxelles 1971 ; TLF ; PoirAngl 1978, p. 59-60 ; PoirCréol 1979, p. 413 ; ALEC q. 1186 ; HanseChasse 1980 ; Pid 1983, 1984 ; Hanse 1983, 1987 ; GR 1985 ; DurafHJura 1986 ; GuichSavoy 1986 ; MassionBelg 1987 ; FuchsBelg 1988 ; PLi depuis 1989 ; LanherLitLorraine 1990 ; CartonPouletNord 1991 ; RoquesNancy 1991 ; DondaineMadProust 1991, p. 70 ; BessatGMtBl 1991 ; TamineArdennes 1992 ; ColinParlComt 1992 ; DQA 1992 ; DuchetSFrComté 1993 ; GagnySavoie 1993 ; Lengert 1994 ; Belg 1994 ; « connu » MichelNancy 1994 ; RobezMorez 1995 ; ThibQuébHelv 1996, p. 348 ; LengertAmiel 1998 ; FréchetAin 1998 ; DHFQ 1998 ; DRF 2001 ; GR 2001.
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