chotte n. f.
1.◆ À la chotte loc. adv. À l’abri (de la pluie, des intempéries). Aller à la chotte, se mettre à la chotte, être à la chotte.
1 « On rentre. À la chotte pour l’hiver ! » M. Chappaz, Chant de la Grande Dixence, 1975 (1re éd. 1965), p. 33.
2 « Ça sent bon la forêt dans toute l’école. L’hiver peut venir, le bois est à la chotte. » IttÇà, 1975, p. 204.
3 « Si on se dépêche on pourra mettre le bois à la chotte avant la pluie. » Enq. CD/I, juillet 1976 (NE Neuchâtel).
4 « Mettons-nous à la chotte pendant qu’il pleut. » Enq. CD/I, juillet 1976 (FR La Roche).
5 « [titre] Tous à la chotte / Sous ce thème, la vente de la paroisse protestante de Cortaillod aura lieu samedi
6 novembre […]. » Feuille d’Annonces du district de Boudry, 29 octobre 1993, p. 3.
6 « [titre] CORTAILLOD / La maison de paroisse sera bientôt “à la chotte” / Des tuiles bienvenues » L’Express, 18 juin 1994, p. 17.
↪ V. encore s.v. capite.
2.◆ Étable d’alpage. ⇒ chalet (d’alpage).
7 « Dimanche a eu lieu à l’alpage de Floraz sur Conthey l’inauguration et la bénédiction
des chottes […]. 120 têtes de bétail pourront être logées dans les chottes. » Nouvelliste et Feuille d’Avis du Valais, 14 août 1959.
8 « [titre] Une “chotte” détruite par le feu / Un incendie a complètement détruit, à Ardon, près de Sion,
une étable de montagne […]. » Le Courrier, 30 novembre 1960.
Localisation. 1 : 〈Suisse romande〉. 2 : 〈Canton du Valais〉.
Remarques. De nombreuses variantes de ce type lexical (choute, soûte, sioûte, chioûte, sote ; v. Pier et GPSR) ont eu cours en Suisse romande, dans certaines aires et à différentes
époques ; les matériaux récents et les résultats d’enquête montrent qu’elles ne sont
plus guère usitées. — Dans la même famille, cf. les dér. s’achotter v. pron. “se mettre à l’abri” (« comme il fait froid on s’achotte dans une cave hospitalière » IttÇà 1975, p. 28) et chotter v. intr. “cesser de pleuvoir” (IttCons 1970 > DFV 1972).
Commentaire. Attesté dès le xiiie s. sous diverses formes latinisées ; des formes francoprovençales et françaises sont
attestées depuis le xve s. (v. Pier, GPSR). Transposition en français régional d’un type dialectal attesté
sur une aire qui dépasse les frontières de la Galloromania (Bourgogne, Franche-Comté,
zone francoprovençale, zones occitanes à l’est du Rhône, Italie septentrionale, Tessin,
Grisons ; v. FEW). En français régional de France, on rencontre ce type, essentiellement
sous la variante (à la) soute “à l’abri”, en Bourgogne, dans le Doubs, la région lyonnaise, l’Isère et les Hautes-Alpes. Cf. encore Val d’Aoste à la choute “à l’abri”.
Bibliographie. MolardLyon 1803 s.v. soute ; HumbGen 1852 s.v. choûte ; CalletVaud 1861 ; GrangFrib 1864 ; BonNeuch 1867 ; BeauquierDoubs 1881 s.v. soute ; DupertuisVaud 1892 ; PuitspeluLyon 1894 s.v. soute ; Gdf 7, 562c s.v. soute 2 ; « être à la souhaite “être à l’abri de la pluie” » CarrezHJura 1906 ; VachetLyon 1907 s.v. soute ; WisslerVolk 1909 ; OdinBlonay 1910, p. 537a ; Pier, PierSuppl ; CollinetPontarlier
1925 s.v. soute, sotte ; Boillot GrCombe 1929, p. 282 ; BiseHBroye 1939, p. 304 ; GPSR 4, 18b-22b s.v. chò̩ta (1 et 2) et chòtā̩ ; FEW 12, 358a, sŬbstare 2 ; ZumthorGingolph 1962, p. 250 ; IttCons 1970, p. 65, 238 (> DFV 1972, CuenVaud
1991) ; ChuardVaud 1979 ; ManteIzeron s.v. assoute ; Pid 1983, 1984 ; MartinAost 1984 s.v. choute ; GermiLucciGap 1985 s.v. soute ; MartinPilat 1989 s.v. essoute ; DucMure 1990 s.v. soute, saute ; DromardFrComt 1991 s.v. soute ; TavBourg 1991 s.v. assoute (à l’) ; VurpasLyonnais 1993 s.v. soute (« peu attesté ») ; RobezMorez 1995 s.v. assoute ; SalmonLyon 1995 s.v. soute (à la ‑) ; PLi 1998.
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