chevill(i)ère [ʃ(ə)vijɛ:ʀ] 🔊 🔊, [ʃ(ə)viljɛ:ʀ] n. f.
◆ Ruban à mesurer, de toile ou de métal souple, enroulé dans un boîtier rigide parfois
muni d’une manivelle pour rembobiner. Tu me passes la chevillière, je dois mesurer ce meuble.
1 « L’agent G. de la brigade de circulation […] était occupé, à peu près à la hauteur
de la ligne médiane, à enrouler la chevillière qu’il utilisait avec un de ses collègues pour mesurer la distance séparant du trottoir
divers objets retrouvés sur place après l’accident […]. » La Suisse, 29 septembre 1961.
2 « Avec chevillère et autres instruments de mesure, les commissaires techniques s’en prirent à la largeur
des ailerons, aux dimensions de certains organes mécaniques. » Nouvelliste et Feuille d’Avis du Valais, 15 novembre 1976, p. 32.
3 « Lorsque nous l’avons photographiée […], elle a été mesurée devant notaire et la chevillère a indiqué exactement une longueur de 24 m 40. C’est la plus longue tresse* jamais fabriquée dans le monde ! » Nouvelliste et Feuille d’Avis du Valais, 2 septembre 1977, p. 34.
Remarques. Mot attesté sporadiquement dans la lexicographie française depuis 1845, mais avec
le sens de “ruban de fil”. Ce sens a eu cours en Suisse romande (v. les glossairistes du xixe s.), mais ne semble plus attesté dans l’usage contemporain. De nos jours, en Suisse
romande tout comme en France, on dit plutôt centimètre (v. par ex. NPR 1993). — Au Québec, la chevillière est appelée galon (à mesurer) ; v. DFPlus 1988 et DQA 1992.
Commentaire. Premières attestations en Suisse romande : 1644 (“ruban de fil”) ; 1910 (“ruban à mesurer”). Mot originaire de la région lyonnaise, se rattachant à la famille de lat. capĬllus (le mot désignait à l’origine un ruban pour nouer les cheveux), déjà attesté en moyen
français au xviie siècle, et dont l’aire s’est étendue à la Savoie et à la Suisse romande. En France,
le sens de “ruban à mesurer” apparaît pour la première fois en 1894 (PuitspeluLyon ; aussi attesté à Annecy, v. ConstDésSav
1902). Dans l’usage régional contemporain, le mot est encore connu à Lyon avec le
sens de “ruban de fil”, mais il y serait « peu attesté » (VurpasLyonnais) ; cf. aussi Saxel (Haute-Savoie) chevilière “mètre de couturière”.
Bibliographie. RézeauDuPinAng, p. 431 s.v. chevelière (= VurpasDuPinLyon [env. 1750], p. 251) ; Merle d’Aubigné 1790, p. 129 ; MolardLyon 1803 ; DeveleyVaud 1808,
n° 196 ; Dumaine 1810, p. 220 ; GaudyGen 1820, 1827 ; DeveleyVaud 1824 ; GuilleDial
1825, p. 50 ; PeterVoc 1828 ; PeterCacol 1842 ; HumbGen 1852 ; CalletVaud 1861 ; GrangFrib
1864 ; BonNeuch 1867 ; PuitspeluLyon 1894 ; ConstDésSav 1902 ; VachetLyon 1907 ; OdinBlonay
1910 ; Mâcon 1926 ; FEW 2, 248b, capĬllus I 1 ; MiègeLyon 1937 ; GPSR 3, 540a ; DuprasSaxel 1969 ; TLF 5, 684b s.v. cheveu Dér. ; GR 1985 ; VurpasLyonnais 1993 ; StRobert 1993 ; SalmonLyon 1995 ; GR 2001.
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