cacolet n. m.
◆ Châssis vertical en bois ou en métal, comportant une (ou deux) surface(s) d’appui
horizontale(s), muni de bretelles et servant au transport à dos d’homme (en particulier, au transport des blessés en haute montagne, des mitrailleuses à l’armée, du fromage
et du beurre à l’alpage*, des ravitaillements et du bois dans les cabanes* de montagne, des caissettes de raisin lors des vendanges). Un blessé installé dans un cacolet. Cacolet à vendanges, pour vendange. ⇒ brante.
1 « Trois hommes […] peinaient au même rythme. Le plus fort, au milieu, portait le cacolet, croix de fer pesante et mal équilibrée. » R. Molliex, Chantevin, 1972, p. 106.
2 « À raison de deux voyages par jour, à dos d’homme, sur le “cacolet”, l’équipement nécessaire parvint à bon port. » Nouvelliste et Feuille d’Avis du Valais, 30 avril 1976, p. 35.
3 « Le mari exerçait le métier de charron, disparu presque complètement aujourd’hui. […]
C’est lui qui créa en 1950, avec son esprit inventif, le cacolet servant à transporter les caissettes à vendange. » Nouvelliste et Feuille d’Avis du Valais, 3 janvier 1977, p. 13.
4 « Les pluies diluviennes et la fonte rapide des neiges sont parfois la cause de “drames” alpestres, tel cet arolle*, déraciné par les éléments et trouvé couché dans la pierraille. Un ami de la nature
passait heureusement par là […]. Il apporta donc sur place un cacolet à vendanges, y arrima l’arolle*, descendit le tout à plus basse altitude. » Nouvelliste et Feuille d’Avis du Valais, 12 septembre 1977, p. 13.
5 « Les progrès de la technique ont peu à peu transformé les méthodes de vendange. La
lourde brante* a presque totalement disparu pour voir apparaître le cacolet et les caissettes. » Nouvelliste et Feuille d’Avis du Valais, 29-30 novembre 1977, p. 21.
Remarques. Le sens du français de référence “siège double à dossier, fixé de chaque côté du dos d’un mulet ou d’un cheval, et qui
sert au transport de voyageurs, de blessés, de malades”, attesté depuis le début du xixe s., ne semble guère avoir été relevé en Suisse romande (à l’exception d’une forme
patoise kou̯ètchola̩ “sorte de bât pour le mulet” dans les Franches-Montagnes, v. GPSR).
Commentaire. La plus ancienne attestation en Suisse romande de ce mot d’importation relativement
récente date de 1921 ; il apparaît comme régionalisme inconscient chez Pier (s.v. canequin, défini comme “cacolet, hotte très simple formée essentiellement d’une planchette horizontale, pour
porter le beurre, le fromage, etc.” ; cf. encore raffe “cacolet, sorte de hotte à caisse ou à simple planchette horizontale pour porter le
fromage, le beurre, etc.”). GLLF (suivi par GR) donne le sens de “sorte de siège de toile forte à dossier, muni de bretelles, qui permet le transport
des blessés en montagne” sans marque régionale, mais ne cite pas ses sources. Cet emploi du mot, qui désigne
un objet de forme différente mais de fonction identique à celle du cacolet “siège double” du français de référence, pourrait bien avoir été le premier à se diffuser en Suisse
romande, en particulier dans le contexte alpin, pour le transport des blessés ; de
là, on l’aurait employé pour désigner des instruments de forme semblable mais servant
au transport d’objets divers. La fortune du mot, qui est aussi connu en Haute-Savoie
dans les mêmes emplois, semble avoir éclipsé ses anciens concurrents (canequin, raffe).
Bibliographie. Pier s.v. canequin (fasc. II, 1921) et raffe (fasc. X, 1924) ; GPSR 3, 23a ; FEW 23, 63ab ; GLLF 1971 ; TLF 4, 1134a ; CasaBevaix p. 129 ; Pid 1983, 1984 ; GR 1985 ; GagnySavoie
1993 ; Lengert 1994 ; GR 2001.
Copyright © 2022, tous droits réservés
|