bouchère n. f.
◆ Gerçure, croûte aux lèvres, faisant suite à une forte fièvre ou à une inflammation ;
herpès labial. Attraper une bouchère ; (fam.) choper des bouchères.
1 « Mets un peu d’alcool sur cette bouchère, afin qu’elle sèche rapidement. » Enq. CD/II, 1975-1981 (VD Arnex).
2 « J’ai des bouchères, ça me fait mal quand je mange. » Enq. CD/II, 1975-1981 (NE Fenin).
3 « Je voulais tout de même pas aller chez le docteur pour une bouchère ! » Témoin âgé d’environ 40 ans, sommelière*, 9 janvier 1979 (NE Bevaix).
4 « Aucune fille ne veut l’embrasser. Il est plein de bouchères. » CuenVaud 1991, p. 32.
Localisation. Assez bien répandu dans toute la Suisse romande, à l’exception du Jura sud et du Jura
nord où il semble être moins connu.
Remarques. L’équivalent français bouton de fièvre est aussi connu en Suisse romande.
Commentaire. Premières attestations en français régional de Suisse romande : 1790 (Lausanne, Genève,
v. GPSR). Survivance de mfr. bouchiere n. f. “éruption de boutons autour de la bouche” (1542, traduction de Pline par Du Pinet, auteur originaire de Franche-Comté ; v. Gdf 1,
695a et FEW 1, 585b). Un type très proche (correspondant à bouchure, attesté dans le Dauphiné) est connu dans les patois suisses romands (v. GPSR 2, 550a-551a) ;
v. encore FEW 1, 585b pour de nombreuses formes dialectales apparentées en domaine francoprovençal. Dans
l’usage régional contemporain en France, cf. Morez (Haut-Jura) bouchère “exanthème”, Ain boucharde “mal sur les lèvres”, Savoie bouchère “bouton d’inflammation, autour de la bouche”, Grenoble bouchure “bouton de fièvre”, La Mure id., Villeneuve de Marc boucharde, bouchère, bouchure “bouton blanc sur une lèvre”, Vourey bouchure “petit bouton blanc au bord des lèvres”, Gap boucharde “bouton au bord des lèvres”, Lyon boucharde, boucharle “herpès ; petite inflammation sur les lèvres, suite d’un refroidissement, d’une fièvre,
d’un rhume”, Pilat id., Poncins boucharle “bouton de fièvre”, Beaujolais, Lyon boucharde “mal sur les lèvres”, Champsaur id.
Bibliographie. RézeauDuPinAng, p. 429 (= VurpasDuPinLyon, p. 250) ; Merle d’Aubigné 1790, p. 130 ;
MolardLyon 1803 ; DeveleyVaud 1808 n° 65 ; Dumaine 1810, p. 212 ; GaudyGen 1820, 1827 ;
DeveleyVaud 1824 ; GuilleDial 1825, p. 54 ; GuilleNeuch 1829-1832 ; PeterCacol 1842 ;
HumbGen 1852 ; CalletVaud 1861 ; GrangFrib 1864 ; BonNeuch 1867 ; Gdf 1, 695a s.v. bouchiere ; OffnerGrenoble 1894 ; PuitspeluLyon 1894 ; VachetLyon 1907 ; WisslerVolk 1909 ;
Pier ; FEW 1, 585b, bŬcca II 6 ; BiseHBroye 1939, p. 304 ; GPSR 2, 550a-551a s.v. bòtchyoūré ; DFV 1972 ; RLiR 42 (1978), 160 ; Alpha 1982 ; TuaillonVourey 1983 ; GononPoncins
1984 ; GermiLucciGap 1985 ; GuichSavoy 1986 ; MartinPilat 1989 ; DucMure 1990 ; VurpasMichelBeauj
1992 ; VurpasLyonnais 1993 ; BlancRouatVill 1993 ; RobezMorez 1995 ; SalmonLyon 1995 ;
GermiChampsaur 1996 ; FréchetAin 1998.
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