boc [bɔk] n. m.
◆ Barbiche en pointe portée au menton ; impériale. Il tire toujours sur son boc.
1 « […] lorsque Jaccoud a demandé la parole à son tour, lorsqu’il s’est levé, lunettes
étincelantes, boc dardé, gilet canari, veste orange, chacun l’a imaginé, à son assurance et à son ton
péremptoire, dans le rôle du prochain Directeur. » J. Chessex, L’Ogre, 1973, p. 162.
2 « – Tu as l’air d’un poète, avec ton “boc” ! / – Oui, poète et… paysan, fait l’autre. » Confédéré-FED, 11 janvier 1974, p. 6.
3 « Il a demandé à l’architecte cantonal Z. de se couper le bock [sic]… simplement pour voir si, après ça, il était un peu moins rébarbatif. » La Terreur (journal de Carnaval, Valais), édition jaune, 1977, p. 4.
4 « Interrogée, l’agence dit qu’elle conseillerait amicalement à un candidat sans chaussettes
d’aller en enfiler (postuler pieds nus est une maladresse du même genre que se présenter
avec une queue de cheval ou avec un boc). » Le Nouveau Quotidien, 7 août 1995, p. 16.
Remarques. Le français de référence connaît bouc avec le même sens (barbe de bouc déjà 1847, Balzac ; bouc depuis 1905, Alain-Fournier ; v. TLF).
Localisation. Dans 〈Canton de Berne (Jura Sud)〉 et 〈Canton du Jura (Jura Nord)〉, boc désigne également le mâle de la chèvre (le bouc), ou le mâle en général (par ex. boc de lapin) ; on le connaît aussi dans les expressions figurées tête de boc n. f. “personne têtue”, boc n. m. “personne boudeuse” (⇒ boquer) ; faire le boc loc. verb. “bouder” a été relevé dans 〈Canton de Neuchâtel〉 et 〈Canton du Jura (Jura Nord)〉.
Commentaire. Relevé pour la première fois par Tappolet (1916) ; première attestation lexicale :
1919 (« Son petit boc tremblait plus que de coutume. » J. Baillods, Chez nous, p. 103). Emprunt du français régional à la forme dialectale bòk n. m. “bouc ; barbiche” (et non à l’alémanique, comme le suppose Tappolet). La forme bòk pour bouc est attestée dans les parlers dialectaux de l’est du domaine galloroman (FEW), mais
n’a guère pénétré, semble-t-il, le français régional de France (on ne le trouve qu’à
La Grand’Combe, Doubs).
Bibliographie. TappoletAlem, p. 15-16 ; Pier ; BauchePop 1928 ; BoillotGrCombe 1929 ; FEW 1, 589b, *bucco- II 5 ; GPSR 2, 579a s.v. bouc 4° 2 ; TLF 4, 728b s.v. bouc B ; GR 1985 ; GrafBern 1987 ; ChapuisMots 1988 ; Lengert 1994 ; GR 2001.
Copyright © 2022, tous droits réservés
|