les citations
beugne [bœɲ] 🔊, [bø(:)ɲ] n. m. ou f., bugne [byɲ] 🔊
1.◆ Coup, taloche. Tu te calmes ou je te fous un(e) beugne ! ⇒ beugner.
2.◆ Contusion, bosse, ecchymose. Se faire un(e) beugne en se heurtant la tête.
1 « Les sorciers n’avaient pas la vie rose, le diable ne se gênant pas pour battre ses amis ; d’où de nombreuses fôles [= fables] dans lesquelles il est question de blessures infligées à des suppôts de Satan […]. Outre ces beugnes, ils possédaient la fameuse marque diabolique […]. » G. Lovis, Au temps des veillées, 1981, p. 85.
En être pour ses beugnes, en être pour ses frais (JU, ChapuisMots 1988).
3.◆ Renfoncement dans une surface plane provoqué par un coup, une collision. Faire un(e) beugne à sa voiture.
2 « [cette année, on a vu :] Le toubib J.-P. louper l’entrée de son garage et faire une fameuse entaille à sa carrosserie. Il a fallu quelques coups de bistouri pour faire disparaître les beugnes. » Le Rai-Tiai-Tiai aidjolat [journal de carnaval, JU Ajoie], n° 17, 1994, p. 19.
3 « Conduire une voiture pourvue de quelques bonnes bugnes, c’est plus efficace que rouler en Rolls blanche pour obtenir toutes les priorités ; les autres véhicules sont littéralement terrorisés par cette épave qui n’a plus rien à perdre… » Construire, 4 juin 1997, p. 46.
Remarques. Emplois limités à la langue parlée, presque entièrement absents des ouvrages littéraires de notre corpus, tout comme de la presse.
Commentaire. Premières attestations : 1868 (sous la forme bugne, v. GrangFrib) ; 1921 (sous la forme beugne, fasc. II de Pier). Variante attestée de la Saintonge au Morvan, dans une bonne partie de l’est de la France, mais aussi à Paris (v. FEW 1, 628ab), de frm. beigne n. f., de même sens. Pour des attestations récentes en français régional de France, cf. Lorraine beûgne n. f. “coup, bleu”, Champagne beugne n. f. “trace de coup”, Franche-Comté beugne n. f. “coup, bosse”, Morez (Haut-Jura) bugne n. f. “crêpe ; bosse ; chapeau”, Bourgogne beugne n. f. “bosse à la tête, à la suite d’un coup qu’on s’est donné ou qu’on a reçu”, Ain bugne “sorte de beignet”, Beaujolais beugne n. f. “coup, bosse”, Vourey bugne n. f. “gifle”, La Mure (Isère) bugne n. f. “coup ; trace de coup”, Velay bugne n. f. “bosse”, Roanne (Loire) beugne n. f. “enflure occasionnée à la tête par un choc”, Allier beugne n. f. “coup ; contusion” (France Lagueunière, comm. pers., 10 juin 1997), Auvergne beugne, beigne, bugne n. f. “coup, trace de coup, bosse”, Annonay (Ardèche) bugne n. f. “bosse ; beignet ; personne maladroite”, Marseille bugne n. f. “coup appliqué à un objet”, midi toulousain bougne n. f. “bosse au front, grosseur, enflure”. Voir encore DRF.
Bibliographie. MichelLorraine 1807 ; ConnyBourbR 1852 ; GrangFrib 1868 s.v. bugne ; BeauquierDoubs 1881 ; CorbisBelfort 1883 ; Pier ; PierSuppl ; CollinetPontarlier 1925 ; FEW 1, 628ab, *bunia 2 ; PrajouxRoannais 1934 ; GPSR 2, 637ab s.v. boūnyǝ 2 et 3 ; IttCons 1970 ; DoillonComtois 1980 ; TuaillonVourey 1983 ; RouffiangeMagny 1983 ; BourquinPays 1985, p. 72 ; BouvierMars 1985 ; GrafBern 1987 ; Nic 1987, 1990 ; ChapuisMots 1988 ; LanherLitLorr 1990 ; DucMure 1990 ; TavBourg 1991 ; DromardFrComt 1991 ; DondaineMadProust 1991, p. 69 ; VurpasMichelBeauj 1992 ; BoisgontierToulPyr 1992 ; FréchetMartVelay 1993 ; PotteAuvergne 1993 ; Tamine- Champagne 1993 ; « usuel » MichelNancy 1994 ; RobezMorez 1995 ; FréchetAnnonay 1995 ; FréchetAin 1998 ; DRF 2001 s.v. bugne.
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