barbue n. f., (parfois barbu n. m.)
◆ (t. de viticulture) Jeune plant de vigne avec ses radicelles ; provin, sautelle. Des barbues de fendant*. ⇒ planton.
1 « […] il accueillera le printemps prochain, les nouvelles “barbues”, ces bâtons bruns et luisants qui deviendront ceps. » R. Molliex, Chantevin, 1972, p. 152.
2 « On offre à vendre / 350 barbues / fendant* / pieds courts / 30 cm. » Nouvelliste et Feuille d’Avis du Valais, 9 mai 1973, p. 14.
3 « On pratique une alvéole dans le sol à l’aide d’un outil ad hoc, on dépote et on met
la motte en terre, motte dans laquelle a grandi la barbue surmontée déjà d’un joli feuillage. » Nouvelliste et Feuille d’Avis du Valais, 28-29 août 1976, p. 17.
4 « La loi cantonale* protège la production des pépiniéristes-viticulteurs vaudois. Mais ceux-ci ne doivent
pas en abuser. Au contraire, il leur faut veiller à concurrencer la production française
en offrant aux vignerons des barbues de bonne qualité et d’excellente sélection. » 24 heures, 18-19 décembre 1976, p. 16.
5 « Producteurs, ne soyez pas les artisans de votre infortune. Restez fidèles au pinot
standard. Tâchez de planter aussi un pinot extra, mais commandez les barbues l’année d’avant. » Nouvelliste et Feuille d’Avis du Valais, 5 décembre 1978, p. 18.
6 « [légende] Le parrain de la vigne, D. L., a pris les outils pour planter une “barbue”. » La Presse, 4 mai 1994, p. 40.
Localisation. 〈Canton de Vaud〉, 〈Canton du Valais〉.
Remarques. En Valais, le fém. barbue ne s’emploie qu’à l’écrit, alors qu’il est masc. (barbu) à l’oral (enq. de R. Maître).
Commentaire. Substantivation de barbu adj., dénomination métaphorique basée sur l’aspect des radicelles du jeune plant. On trouve
une première attestation de barbue n. f. “provin avec sa racine” en 1542, dans une traduction de Pline par Du Pinet, auteur originaire de Franche-Comté.
Des créations parallèles sont attestées dans plusieurs parlers galloromans, entre
autres dans les dialectes de Suisse romande (v. FEW). En français régional de France,
cf. Lyon barbue n. f. “jeune plant de vigne enraciné” ; Carpentras barba n. m. “sarment de vigne qu’on met en terre pour bouturage avant transplantation”.
Bibliographie. Gdf 1, 582bc ; PuitspeluLyon 1894 ; OdinBlonay 1910 ; FEW 1, 245b, barba ; GPSR 2, 251b ; IttCons 1970 ; CasaBevaix, p. 125, n. 5 ; Pid 1983, 1984 ; GR 1985 ;
BlanchetProv 1991.
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