timbrer v. intr.
◆ Se présenter régulièrement à l’Office du travail pour avoir le droit de recevoir des
prestations d’assurance-chômage ; (par ext.) percevoir les indemnités de l’assurance-chômage. Timbrer au chômage.
1 « Pour toucher ses indemnités, votre fils doit “timbrer” régulièrement. S’il partait, il n’aurait plus droit à cet argent. » Bouquet, 14 avril 1976, p. 91.
2 « Aujourd’hui, 2792 jeunes de moins de 20 ans timbrent en Suisse. » Le Nouveau Quotidien, 7 juin 1993, p. 21.
3 « Les temps sont durs, même pour nos politiciens ! En plus du désagrément qu’ils subissent
à la suite d’une défaite électorale, ils doivent aussi penser à leur réinsertion.
Moment difficile à passer pour beaucoup d’entre eux. Certains sont obligés de timbrer au chômage ; d’autres, en revanche, refusent cette solution qu’ils jugent indécente. » La Suisse, 5 juillet 1993, p. 1.
4 « Quant aux 550 volontaires […], ils vont se réveiller avec une sacrée gueule de bois.
Une fois la ville remise en ordre et les comptes bouclés, 350 d’entre eux s’en iront
timbrer dans les bureaux de chômage. » Le Nouveau Quotidien, 28 février 1994, p. 3.
5 « À Genève, 26 avocats brevetés sont ainsi inscrits au chômage. Au total, environ 80
juristes timbrent. » Le Nouveau Quotidien, 9 janvier 1995, p. 3.
6 « Entre janvier 1992 et avril 1995, 74 000 personnes, à savoir un actif vaudois sur
cinq a timbré au moins un mois. » 24 heures, 8-9 juillet 1995, p. 16.
7 « Les deux accusés, chômeurs, ont agi sous le coup de problèmes financiers, ont-ils
fait valoir pour leur défense. L’un affirmait que sa fierté l’empêchait de timbrer, l’autre que ses petits boulots ne lui permettaient pas de tourner. » La Liberté, 8 septembre 1995, p. 17.
↪ V. encore s.v. conseiller d’État.
Remarques. L’équivalent du français de référence, pointer (au chômage), est aussi attesté en SR (« Il est probable que la majorité des 22 000 sans-emploi du canton pointeront toujours ces prochains mois » 24 heures, 8-9 juillet 1995, p. 16). — Cf. le dér. timbrage n. m. “action de timbrer, d’aller pointer au chômage” : « En période de vacances, certaines communes n’exigent, en effet, que deux ou trois
timbrages par semaine » 24 heures, 14 août 1976, p. 4 ; “(par ext.) contrôle du temps chômé” : « Les prescriptions concernant le contrôle du temps chômé, communément dénommé “timbrage”, c’est-à-dire les dispositions imposant l’enregistrement de l’assuré à l’Office du
travail, ont été modifiées » La Suisse, 23 avril 1977, p 31. On parle aussi de local de timbrage pour désigner le bureau où les chômeurs doivent se présenter, et de vacances de timbrage pour désigner une période où le chômeur peut s’absenter tout en ayant le droit de
percevoir ses indemnités. — Cf. le dér. timbreur n. m. “personne qui timbre ; (par ext.) chômeur” (« toute une série de timbreurs impénitents trouvèrent du travail » L’Illustré, 27 octobre 1976, p. 29).
Commentaire. Innovation suisse romande ; non attesté à date ancienne. Il semble bien s’agir d’un
calque de l’all. stempeln (gehen) v. intr. “arbeitslos sein” (v. LangenscheidtGroß 1993 ; ⇒ stempf), non repéré par les auteurs recensés, ni critiqué par les puristes (Ø SkupienPurisme,
Défense du français, FichFrBE, Adout 1986, ArèsParler 1994), ni du reste senti comme
régional. — Sans tradition lexicographique ; manque à FEW 13, II, 454b, tympanum I 1 e.
Bibliographie. StRobert 1993.
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