les citations
planton n. m.
◆ Jeune plant (de fleurs d’ornement, de plantes potagères, d’arbustes fruitiers) destiné à être repiqué. Plantons à repiquer. Plantons et semences à vendre. Des plantons d’asperges, de bégonias, de betteraves, de choux, de fraisiers, de framboisiers, de tomates. 600 kg de plantons de pommes de terre à vendre. ⇒ barbue.
1 « À la campagne, on voit tous les jours la semence devenir planton, et le planton plante. Il y a un roulement, et cela demande du temps. On n’a jamais vu de la graine de salade devenir salade toute seule, dans son cornet*. Il faut la terre et le temps. » S. Chevallier, Le Silence de la terre, 1961, p. 186.
2 « Deux jours durant, la température était descendue si bas qu’il fallut protéger dans les granges, de peur qu’ils ne gèlent, les “plantons” de pommes de terre prégermant [sic] en cageots superposés. » A.-L. Chappuis, Le Troupeau errant, 1972 (1re éd. 1962), p. 39.
3 « Et puis, aussi, un secteur bazar avec poteries, céramiques, outillage et machines. Et encore toutes les graines et plantons de légumes et de fleurs. Bref, le jardin de A à Z, aussi bien pour le professionnel que pour l’amateur ! » L’Express, 13 avril 1976, p. 20.
4 « Franchement, je ne vous vois pas labourer profondément une terre lourde. Vous n’en seriez d’ailleurs pas capables et le travail serait mal fait. Laissez ça au compagnon de votre vie ou à un aimable voisin. En revanche, semez, repiquez les minuscules plantons ; arrosez, surveillez la croissance, cueillez fleurs, fruits et légumes. » Bouquet, 14 avril 1976, p. 67.
5 « Delémont, avec les quelque 800 soldats actuellement en stationnement, auxquels sont venus se joindre des milliers de personnes accourues hier pour la foire, a connu une grande animation. Les forains étaient en grand nombre et les secteurs des fleurs, des plantons et des machines agricoles ont été particulièrement fréquentés. » Le Pays, 23 mars 1977, p. 3.
6 « Et voici le moment idéal pour mettre en terre les plantons de légumes. À la C., vous trouverez un assortiment varié de jeunes plants robustes, qui sont assurés de croître rapidement. » Coopération, 14 avril 1977.
7 « Il a, du même coup, supprimé tout tassement du sol, les plate-formes de travail et les divers outils étant directement accrochés au châssis de la machine. Cette dernière, impressionnante dans ses dimensions, ne l’est guère moins dans ses performances. Théoriquement, elle permet en une seule journée de mettre en terre 300 000 plantons. » 24 heures, 18 avril 1977, p. 17.
8 « Lundi, les gens que j’ai commandés seront là pour planter les pommes de terre. Tu iras ouvrir les sillons assez tôt, qu’on puisse se mettre à l’ouvrage sans tarder. Je ferai mettre les plantons sur le char que tu auras préparé. » ChapuisBonfol, 1985, p. 39.
Remarques. Certaines cacologies du xixe s. proposent de remplacer ce mot par plantard ou plançon, mais ces derniers désignent une branche utilisée comme bouture, et non un jeune plant.
Commentaire. Premières attestations en France : apr. plantó (1515, Gévaudan, v. FEW) ; mfr. frm. planton 1584, Calepino et 1660, Oudin (v. Gdf, FEW). Il risque fort de s’agir, dans ces deux derniers cas, d’adaptations ad hoc de l’ital. piantone, de même sens (att. depuis 1291-98, v. DELI). Premières attestations en Suisse romande : env. 1770 (dans Pier, qui précise ne pas avoir retrouvé le passage) ; 1797 (ibid.). L’att. relevée dans la correspondance de Voltaire (Rhlitt 28, 120 > FEW), classée dans la source parmi les « mots de métier », aurait peut-être dû être classée en fait parmi les helvétismes. Dans les patois, le type est attesté en Anjou, dans les Vosges et le Doubs, en Haute-Savoie et dans le Sud-Ouest (Tarn, Gers, Béarn et Gironde) ; en français régional de France, on le relève dans le Doubs, le Haut-Jura et la Haute-Savoie. Il semble s’agir de suffixations (sur plant, avec suff. ‑on à valeur diminutive) spontanées et indépendantes. L’aire qui s’étend des Vosges à la Haute-Savoie est toutefois en contiguïté avec l’it. piantone, et l’aire aquitaine pourrait constituer un prolongement de l’esp. plantón, de même sens (att. depuis 1513, Corom2).
Bibliographie. GaudyGen 1820, 1827 ; GuilleNeuch 1829-32 ; PeterCacol 1842 ; HumbGen 1852 ; CalletVaud 1861 ; GrangFrib 1864 ; BonNeuch 1867 ; Gdf 6, 203b ; « Genève, Annecy, St-Jean-de-Maurienne, Moûtiers » ConstDésSav 1902 ; WisslerVolk 1909 ; Pier ; BoillotGrCombe 1929, p. 243 ; BiseHBroye 1939, p. 305 ; FEW 9, 22b-23a, plantare I ; SchüleNendaz 1963 ; SchüleListeLar 1978 ; Lar 1979 ; PLi depuis 1980 ; Alpha 1982 ; GR 1985 ; DurafHJura 1986 ; GuichSavoy 1986 ; GrafBern 1987 ; TLF ; GR 2001.
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