les citations
pécloter v. intr.
1.◆ Fonctionner de façon défectueuse, irrégulière (d’un mécanisme, d’une machine). Une vieille bagnole qui péclote.
1 « Détail à mentionner : sa voiture péclote un peu et celle qui accepte de le dépanner n’est autre que la femme d’un pompier… » La Liberté, 31 août 1977, p. 3.
(emploi métaph., dans une comparaison)
2 « […] un enfant sans père c’est comme une maison sans toit, c’est comme dans un moteur, il y a quelque chose qui péclote, je pense souvent au petit David qui demande inlassablement quand on regarde des livres avec lui : qui c’est le papa ? » A.-L. Grobéty, Zéro positif, 1975, p. 182.
2.◆ (fig.) Être en mauvaise santé, avoir une santé chancelante (d’un animé) ; aller mal, éprouver de sérieux problèmes de fonctionnement, péricliter (d’un projet, d’un commerce, d’une entreprise, d’une organisation). Depuis quelques années, cette entreprise péclote ; ils ont dû licencier plusieurs employés. ⇒ balan 3.
3 « Le grand Louis commence à “pécloter”. Y a quelque chose qui ne va pas. Il prend son courage à deux mains et sa canne de l’autre et se rend chez le docteur Tavan. » E. Gardaz, Oin-Oin et ses nouvelles histoires, 1973, p. 23.
4 « À l’évidence, notre démocratie “péclote” ; elle s’asphyxie. » Tribune-Le Matin, 26 septembre 1976, p. 2.
5 « Les CFF* mènent loin, si on les quitte aussi. Par exemple, on peut sortant de la gare de triage devenir commandant de la police locale, et se faire malaxer par son directeur. On peut aussi aboutir aux TN [= Transports neuchâtelois], comme un illustre P., dont on est tenté de dire qu’il organise souverainement tout ce qui péclotte [sic]. » Les 3 d’blanc (journal des vendanges, Neuchâtel), septembre 1977.
6 « Pour E., les choses se gâtèrent vraiment et publiquement à Orbe, en 1975. Le chantier de la station locale d’épuration, malgré les inquiétudes et les démarches pressantes de autorités urbigènes*, péclotait et finit par s’arrêter. » 24 heures, 15 mai 1979, p. 3.
7 « Certaines erreurs d’alimentation peuvent causer des maladies sérieuses. Mais les effets ne sont pas les mêmes pour tous, car il y a des êtres humains génétiquement résistants, d’autres prédisposés… Si les épidémies ont quasiment disparu (tuberculose, peste, etc.) beaucoup de nos contemporains “péclotent”, atteints de maux plus ou moins légers (constipation chronique, obésité) qui rendent la vie inconfortable. » Journal d’Yverdon, 26 février 1982, p. 24.
8 « Privatisée au début de cette année, la société C.-D. “péclote” sérieusement et les restructurations se suivent. Une des dernières a conduit à la suppression de 12 des 17 centres de tri des marchandises. » L’Express, 6 décembre 1995, p. 19.
Remarques. Tous les emplois du mot sont familiers. On remarquera la présence fréquente des guillemets, qui suggère que le mot est senti comme marqué.
Commentaire. Première attestation : 1864 (v. TLF). Dér. sur péclot n. m. “mauvaise montre” (att. depuis fin xviiie s., v. Pier ; aujourd’hui vieilli dans ce sens mais encore attesté au sens de “vieille bicyclette”), lui-même issu par changement de suffixe de péclet n. m. “loquet” (att. depuis 1693, v. Pier ; devenu rare aujourd’hui), de la même famille qu’afr. pesle n. m. “verrou”, frm. pêne n. m. “partie d’une serrure” (v. FEW). En France voisine, on n’a relevé qu’une seule att. de pécloter v. intr. “mal fonctionner (en parlant d’une horloge)” (Dromard).
Bibliographie. Pier ; FEW 8, 308b, pĔssŬlus I 1 ; IttCons 1970 (> DFV 1972, CuenVaud 1991) ; SchüleListeLar 1978 ; Lar 1979 ; PLi depuis 1980 ; GR 1985 ; TLF ; DromardFrComté 1991 ; Lengert 1994 ; OffScrabble 1995 ; GR 2001.
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