orguette n. f.
◆ (vieilli, rare) Harmonica. Jouer de l’orguette. ⇒ musique à bouche.
• « Les chèvres au son de la trompette / Quêtaient le sel dans mes mains, / Il les brûlait
comme les orguettes / Les lèvres dures de Germain. » C. Bille, La Montagne déserte, 1978, p. 49.
Localisation. 〈Canton de Vaud〉, 〈Canton du Valais〉. — La localisation « Régional (Suisse) » dans GR 1985 et 2001 est trop large.
Remarques. L’équivalent régional musique à bouche (v. ce mot à la nomenclature) est plus connu et plus répandu en Suisse romande.
Commentaire. Première attestation : 1908, C.-F. Ramuz (« Les jeunes […] sortent des orguettes pour se jouer un petit air », Le Village dans la montagne, p. 89 [éd. de 1967]). Plutôt qu’une improbable survivance de mfr. orguette f. “petit orgue” (1482, Gdf ; Molin ; v. FEW), il doit plutôt s’agir d’une innovation locale. Au fichier CD, on trouve onze attestations du mot chez Ramuz (chez qui le mot est fém. plur.),
sept chez C. Bille, deux chez M. Zermatten et une chez M. Chappaz ; v. encore Vox Romanica 6, 144 (et non 44, comme il est écrit dans FEW) pour une attestation dans le patois
de Miège [VS]. La chronologie des attestations ne permet pas vraiment de supposer
un emprunt au patois ; le mot est d’abord attesté en français, chez un auteur vaudois
(Ramuz), et l’attestation dialectale de Miège pourrait être le résultat d’un emprunt
au français régional valaisan. La rareté des matériaux disponibles ne permet guère
de proposer d’hypothèses sûres quant à l’origine du mot. — À ajouter à FEW 7, 410a, organum II 1, à la suite de l’att. de Miège.
Bibliographie. GR 1985. 2001 ; Lengert 1994.
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