les citations
lolette n. f.
◆ Petite tétine que l’on donne à un enfant pour le calmer ou l’empêcher de sucer son pouce. Téter sa lolette.
1 « Bien entendu, il y avait des indices. Par exemple, il adorait téter sa petite lolette, eh bien il m’arrivait de la lui retirer brusquement de la bouche et de la poser assez loin pour que sa main tendue ne puisse juste pas l’atteindre. Il la voyait, il étirait vers elle son bras le plus possible, mais il ne pouvait la toucher. » A.-L. Grobéty, La Fiancée d’hiver, 1984, p. 426.
2 « Quelques coups de canon surprennent des bambins qui en perdent leur “lolette”. » La Liberté, 25 janvier 1993, p. 9.
3 « Petite fille ou petit garçon sage avec sa lolette, c’est l’image d’Epinal qui éveille le regard attendri. » Le Quotidien jurassien, 4 juillet 1995, p. 28.
4 « Les tétines de biberon et les lolettes en caoutchouc suisses ne sont pas excessivement chargées en nitrosamines. C’est ce qu’écrit l’Office fédéral* de la santé publique […]. La France avait retiré du marché 30 000 tétines en latex en raison de doutes. » Le Matin, 16 septembre 1997, p. 3.
↪ V. encore s.v. propre en ordre 1.
Localisation. Suisse romande ; mais dans Canton du Jura (Jura Nord) on dit plutôt nouki n. m. (de l’além. Nuggi, de même sens ; v. SchwId 4, 711). Selon AmezLex, Canton de Fribourg et Canton du Valais utiliseraient plutôt sucette, qui est d’ailleurs le terme du français de référence (v. par ex. NPR 1993). Cf. français québécois suce n. f. et noune n. f. (v. DQA 1992).
Remarques. Le verbe loler “téter”, attesté jadis dans FR, NE et BE, semble encore vivant à Neuchâtel (entendu dans un cours de préparation à l’accouchement, C. Skupien Dekens, nov. 1994 ; connu, G. Boeri, Z. Marzys).
Commentaire. Première attestation : 1923 (fasc. VII de Pier). Variante fém. du synon. lolet n. m., forme aujourd’hui désuète, mais prépondérante en SR au xixe et au début du xxe s. Cette famille fait l’objet d’un double classement (sans renvois réciproques) dans FEW ; plutôt qu’un rattachement à la racine onomatopéique lall- (les matériaux se retrouvent complètement isolés, sémantiquement, parmi les formes réunies sous ce radical), il doit s’agir plus vraisemblablement d’un emprunt à l’alémanique (v. Tappolet).
Bibliographie. PeterCacol 1841 (loler) ; BonNeuch 1867 (loler et lolet) ; GrangFrib 1868 (loler) ; SchwId 3, 1261-2 (lullen et Lulli) ; TappoletAlem s.v. lullen et Lulli ; Pier (loler, lolet, lolette, loleur, lolot) ; FEW 5, 133b, lall- 2 et 16, 490b, lullen et lulli ; GrafBern 1987 ; CuenVaud 1991, p. 16 ; AmezLex 1992, p. 89 ; Lengert 1994.
Copyright © 2022, tous droits réservés